KERALA
KERALA
État de l’Union indienne, situé à l’extrême sud-ouest du pays en bordure de l’océan Indien, entre 8 et 13 degrés de latitude nord. Le Kerala est très peuplé (29 098 518 hab. en 1991) pour ses dimensions réduites (38 863 km2). Aussi a-t-il la densité la plus forte de tous les États de l’Inde avec 749 habitants par kilomètre carré en 1991.
L’unité du Kerala s’est maintenue sans trop de vicissitudes à travers l’histoire des anciens États princiers de Travancore-Cochin et du district de Malab r qui avaient subsisté sous la domination britannique; le Kerala est l’héritier de l’ancien royaume chera ou des fils des Chera, les Keralaputra.
Le Kerala présente des traits culturels très originaux au sein de l’Union indienne. Si la langue dominante, le malay lam (dont les locuteurs sont les malay li), appartient au groupe dravidien, s’il compte une majorité d’hindous, le Kerala a subi de fortes influences venues de l’Ouest. Il comprend aussi des musulmans. L’activité des missionnaires explique que cet État soit celui qui compte le plus de chrétiens et sans doute aussi que le taux d’alphabétisation y soit un des meilleurs de l’Inde. Cette région est en outre l’une des régions de l’Inde qui compte plus de femmes que d’hommes et où l’influence du communisme est la plus forte. Diverses coalitions à participation ou à majorité communiste ont exercé le pouvoir au Kerala pendant d’assez longues périodes depuis l’indépendance, malgré l’opposition du gouvernement central.
La structure physique du Kerala est assez simple: une bande de basses plaines littorales, bordées de lagunes, parallèle à la mer; puis les grands blocs de hauts reliefs du sud de la péninsule, dont le Kerala ne possède que les versants occidentaux. Le climat est lui aussi original: c’est la seule région de l’Inde dont le climat puisse être qualifié de subéquatorial. La saison des pluies y est longue (d’avril à novembre) et les précipitations totales y sont très abondantes. La température est constamment élevée et l’humidité de l’air très forte.
La population est particulièrement dense dans la plaine côtière. Elle vit sur de minuscules exploitations où la culture du riz domine très nettement. La longueur de la saison des pluies et un travail acharné pour garder leur fertilité aux sols permettent de faire, sur le même champ, jusqu’à trois récoltes de riz par an, ou au moins cinq en deux ans. Les ressources fournies par la riziculture sont complétées par les plantations de cocotiers, disposés en longues files sur des digues entre les rizières, ou en bosquets autour des villages et des maisons dispersées dans le terroir. Cet arbre fournit de l’huile, des fibres et un bois excellent. Quelques plantations d’épices et d’hévéas se rencontrent aussi dans la plaine. De plus, l’artisanat est très actif et fournit de nombreux emplois, mais mal rémunérés: textile, travail des fibres de cocotier, préparation des noix de cajou. Une industrie moderne s’est développée grâce à la participation de l’État: produits chimiques, engrais, aluminium, équipement électrique, fibres synthétiques. Il s’y ajoute des industries agroalimentaires et textiles.
Les seules villes importantes du Kerala sont des ports: la capitale est Trivandrum (523 733 hab. en 1991), située au sud de l’État, mais elle est concurrencée par Cochin (564 038 hab. en 1991), vieux comptoir hollandais et portugais auquel ses anciens quartiers coloniaux et son quartier juif confèrent un aspect très particulier; on peut citer également Calicut (419 531 hab.) et Alleppey (174 606 hab.).
La bordure montagneuse est très différente de la plaine. Il y a encore de nombreuses forêts toujours vertes, ruisselantes d’eau, mais elles ont été largement défrichées pour l’installation de plantations. Sur les bas versants, l’hévéa et les épices (poivre) dominent; ils cèdent la place au thé entre 600 et 1 500 mètres; dans les parties les plus élevées, on cultive des pommes de terre grâce à l’aménagement de terrasses.
Kerala
état du S.-O. de l'Inde; 38 864 km²; 29 011 200 hab. (dont 7 millions de chrétiens); cap. Trivandrum. La population, groupée sur l'étroite plaine irriguée au pied des Ghâts occidentaux, y atteint de très fortes densités.
Encyclopédie Universelle. 2012.