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LOEB (J.)
LOEB (J.)

LOEB JACQUES (1859-1924)

Ayant obtenu un doctorat en médecine à l’université de Strasbourg (1884), Loeb commença des recherches de biologie à l’université de Würzburg (1886-1888), puis à Strasbourg et à Naples. En 1891, il s’installa aux États-Unis, enseignant successivement à Bryn Mawr College (Penn.), à l’université de Chicago et à l’université de Californie; en 1910, il devint membre de l’Institut Rockefeller pour la recherche médicale à New York, où il resta jusqu’à sa mort. Une grande partie de ses études expérimentales furent conduites au laboratoire de biologie marine à Woods Hole (Mass.).

Le problème majeur qui se posait à cette époque était de savoir quelle puissance détient le spermatozoïde pour tirer l’œuf de sa léthargie. On chercha alors à remplacer le spermatozoïde par des agents physiques. Le public, dont l’attention avait été éveillée par de vives controverses, suivit les expériences de Loeb sur la parthénogenèse à partir de 1889, lorsqu’il réussit à obtenir un développement embryonnaire complet et même des larves normalement constituées à partir d’œufs d’oursins non fécondés, exposés à des modifications contrôlées de leur milieu environnant, telles que l’addition de chlorure de magnésium à l’eau de mer où ont été recueillies les pontes.

Ce travail fut appliqué ultérieurement à la naissance de grenouilles parthénogénétiques qu’il amena à la maturité sexuelle. L’importance des recherches de Loeb sur la parthénogenèse artificielle a été d’élargir l’étude de la fécondation et de la division cellulaires, à partir d’un problème morphologique n’impliquant que les chromosomes, à un problème incluant la biochimie. Il montra, d’une part, que l’initiation de la division cellullaire, dans la fécondation, était sous contrôle chimique, d’autre part, qu’elle était en réalité distincte de la transmission des caractères héréditaires.

Outre la parthénogenèse artificielle, Loeb a abordé d’autres problèmes biologiques tels que la croissance, la physiologie du cerveau, les tropismes animaux, la régénération des tissus et la durée de la vie.

Au cours de ses dernières années, il s’est intéressé aux conditions physico-chimiques qui régissent l’état colloïdal des protéines. «Les substances qui composent la matière vivante, écrit Loeb, qu’elles soient liquides ou solides, sont des colloïdes... La vie est liée à la persistance de certaines solutions colloïdes. Les agents qui font passer tous les colloïdes du vivant à l’état de gel mettent aussi fin à la vie.»

Encyclopédie Universelle. 2012.