MURRAY (J. de)
MURRAY JAMES STUART 1er comte de (1531 env.-1570)
Demi-frère de Marie Stuart et fils naturel de Jacques V d’Écosse, il a représenté, en face de la souveraine catholique, le parti protestant et a été, à ce titre, le chef de file des grands seigneurs du royaume. Ambitieux, il est un moment satisfait par sa participation au gouvernement, mais il se brouille rapidement avec la reine dont il devient dès lors l’adversaire le plus dangereux. En 1567, il appuie la rébellion contre Marie et son nouveau mari Bothwell, et la victoire de son parti lui vaut la régence du royaume au nom du fils de Marie et de Darnley, Jacques VI, en faveur de qui sa mère vient d’abdiquer.
Redoutant l’éventualité d’une revanche, il poursuit la souveraine de sa haine, accepte de participer au «procès» proposé par Élisabeth Ire d’Angleterre sous prétexte de permettre à sa cousine de se justifier de l’accusation d’avoir contribué à l’assassinat de lord Darnley, son époux précédent. Lors de ce procès, à Westminster, d’octobre 1568 à janvier 1569, Murray fait produire une correspondance, les «Lettres de la cassette», prétendument découverte après le départ de la reine et prouvant sa participation au crime. La politique extérieure de Murray est par ailleurs fermement orientée dans le sens d’une alliance avec l’Angleterre, et le régent satisfait ainsi les vues politiques de William Cecil, principal ministre d’Élisabeth Ire. En janvier 1570, alors que les comtés du nord de l’Angleterre sont en pleine révolte, Murray est assassiné par les partisans de Marie. Contrairement aux espoirs de ses ennemis, sa politique protestante et pro-anglaise sera poursuivie par ses successeurs.
Encyclopédie Universelle. 2012.