Akademik

musarderie

MUSARDISE, MUSARDERIE, subst. fém.
Vieilli, fam.
A. —Action de musarder, de muser. Synon. flânerie, rêvasserie. Cette vente du livre, autrefois entourée de flânerie, de musarderie (GONCOURT, Journal, 1878, p.315). Paris a, comme on dit, le temps d'attendre, d'où les musardises, le long des boîtes des quais, de ses fils les plus sensibles (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p.203).
B. —Goût pour la flânerie, inclination à musarder. Je suivais Justine dans ses travaux quotidiens avec une curiosité qui ne se lassait jamais, ma chère maman me reprochait ce qu'elle appelait ma sotte musardise (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p.213). Chacun de ses jardins d'où jaillissent des palmiers, offraient à ma musardise quelque chose de prodigieusement inédit (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p.116).
REM. Musardiser, verbe intrans., rare et vieilli. Avoir un comportement de musard. Ainsi j'ai musardé, musardisé, musé, Sans croire qu'aux lauriers pour moi fussent des branches (ROSTAND, Musardises, 1890, p.122).
Prononc. et Orth.: [], [-d()]. Ac. 1935: -dise. Étymol. et Hist. I. 1546 musarderie «caractère de musard, de paresseux» (RABELAIS, Tiers Livre, éd. M.A. Screech, Prol., 201, p.16); 2. 1642 «action de musarder» (A. OUDIN, Seconde partie des Recherches ital. et fr., p.383a). II. 1. 1834 musardise «caractère de musard» (BOISTE, s.v. musardie); 2. 1840 «flânerie» (Ac. Compl. 1842). Dér. de musard; suff. -erie (musarderie a supplanté l'a. fr. musardie 1174-87 CHRÉTIEN DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 3035; ce dernier bien att. au XVIe s., HUG., COTGR.: répertorié dans la lexicogr. du XIXe s.: NYROP t.3, § 394) et -ise. Bbg. BRESLIN (M.S.). The Old Fr. abstract suffix -ise. Rom. Philol. 1969, t.22, pp.408-420.

musarderie [myzaʀdəʀi] n. f.
ÉTYM. 1546, Rabelais; de musard, et -erie.
Littér. Fait de musarder. Musardise. || « Cette vente du livre autrefois accompagnée de flânerie, de musarderie… » (Goncourt, in G. L. L. F.).Des musarderies de badaud.

Encyclopédie Universelle. 2012.