BANQUE NATIONALE DE PARIS
BANQUE NATIONALE DE PARIS (B.N.P.)
Au commencement étaient les comptoirs... Le 7 mars 1848 naquit le Comptoir national d’escompte de Mulhouse, l’ancêtre de la B.N.C.I. Le lendemain, 8 mars, est créé celui de Paris. Il allait vivre cent dix-huit ans, jusqu’au 1er juillet 1966, date de la naissance de la B.N.P.: le 4 mai, Michel Debré, ministre de l’Économie et des Finances du général de Gaulle, annonce la fusion de la Banque nationale pour le commerce et l’industrie et du Comptoir national d’escompte de Paris en un établissement qui prendrait le nom de Banque nationale de Paris. Le gouvernement choisit cette raison sociale «car peu de villes au monde détiennent un tel capital de prestige», explique alors Michel Debré.
La nouvelle entité rassemble alors les troisième et quatrième banques françaises. En 1965, à la veille de la fusion, le Comptoir national d’escompte de Paris disposait de 914 agences et bureaux en métropole, de succursales à Londres, à Bruxelles, à Bombay, à Calcutta, à Melbourne, à Sydney, à Brisbane et de bureaux de représentation à Buenos Aires et Rio de Janeiro. Pour sa part, la B.N.C.I. apporte en dot ses participations dans trente filiales à l’étranger et plus d’un millier de guichets en métropole.
Dès sa naissance, la B.N.P. se trouve confrontée à un défi: faire fructifier l’héritage reçu de ses deux maisons mères dans un contexte où le phénomène de bancarisation s’amplifie. La concurrence est donc vive entre établissements, exacerbée par la liberté d’ouverture des guichets qui remet en question les positions acquises. En dix ans, de 1966 à 1976, la B.N.P. double pratiquement ses points de vente; et c’est dès 1968 que le nouvel établissement confirme sa première place en France. Son réseau international, l’un des plus importants au monde, la fait accéder au septième rang mondial. L’expansion continue sous la présidence d’hommes aussi prestigieux qu’Henry Bizot, Pierre Ledoux, artisan de l’ouverture vers le bassin du Pacifique, Jacques Calvet, René Thomas et Michel Pébereau, qui conduit la privatisation de l’établissement en 1993. La B.N.P. est ainsi présente dans soixante-quinze pays répartis sur les cinq continents à travers des succursales et des filiales directes et des bureaux de représentation pour la plupart situés en Europe, aux États-Unis, en Extrême-Orient et en Afrique.
La «renationalisation» du 11 février 1982, qui a consisté dans le rachat par l’État des 22 p. 100 du capital qui se trouvaient entre des mains privées, n’a pas entraîné de modifications de fond.
Banque de proximité en France, la B.N.P. a organisé les forces commerciales de son réseau en filières spécialisées par type de clientèle et accéléré le développement de son activité de banque électronique. Avec le concours de ses filiales spécialisées, Crédit universel, Natio-Vie, Natio-Assurances, elle offre ainsi à sa clientèle de particuliers un large éventail de services. Banque leader sur le marché des P.M.E.-P.M.I., elle intervient dans les crédits classiques, l’affacturage, le crédit-bail. Sa banque d’affaires est la Banexi, Banque pour l’expansion industrielle, qu’elle détient à 100 p. 100. Celle-ci est probablement, avec le réseau international, son plus beau fleuron: elle est la deuxième banque d’affaires française derrière la banque Lazard et la première par le nombre des transactions (1994). Spécialisée dans trois métiers, le conseil, l’investissement et le capital-investissement, la Banexi détenait, au 31 décembre 1994, des participations dans 566 entreprises, pour un portefeuille de 4,6 milliards de francs.
L’international, grâce à une présence mondiale forte, reste la grande fierté de la B.N.P. Cette ouverture vers l’étranger s’est d’ailleurs traduite par une activité soutenue dans le domaine du crédit-export en France: la B.N.P. y est numéro un du financement du commerce extérieur, avec 23 p. 100 de parts de marché.
Mais, à l’échelle mondiale, la B.N.P. n’a pas de prétentions universelles. Elle se concentre sur quatre catégories de clientèle: les grandes entreprises, les clients privés internationaux, les institutionnels et les banques. Pour les activités de marché, elle offre à ses clients des services fonctionnant vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans l’ensemble des centres financiers mondiaux. L’acquisition de la société américaine Cooper-Neff devrait renforcer les positions de la banque en matière d’options de taux et de change, sur actions et indices boursiers. La coopération avec la Dresdner Bank a permis, par l’ouverture de filiales communes, de renforcer la présence de la B.N.P. en Europe de l’Est. Les deux établissements ont aussi étudié le regroupement de leurs activités en Espagne.
Parmi les vingt premières banques mondiales dans le domaine du change-trésorerie, la B.N.P. gère par ailleurs 190 milliards de francs en O.P.C.V.M. et 85 milliards de francs sous mandat de gestion patrimoniale. Après avoir dirigé, en 1993, sa propre privatisation, la B.N.P. a été choisie comme banque conseil par les trois sociétés françaises privatisées en 1994: Elf Aquitaine, U.A.P., Renault.
Encyclopédie Universelle. 2012.