grignotage [ griɲɔtaʒ ] n. m.
• 1882; de grignoter
♦ Action de grignoter.
♢ Polit. Tactique d'usure consistant en opérations restreintes et répétées. « La tactique du harcèlement et du grignotage » (A.-P. Lentin).
● grignotage ou grignotement nom masculin Action de grignoter ; bruit fait en grignotant : Le grignotement d'une souris. Action de gagner peu à peu du terrain, de s'approprier progressivement quelque chose : Le grignotage d'une circonscription par l'opposition. Action de dépenser progressivement : Le grignotage d'un capital.
grignotage
n. m.
d1./d Syn. de grignotement.
d2./d POLIT Action d'attaquer, de prendre du terrain par usure.
⇒GRIGNOTAGE, subst. masc.
Action de grignoter; résultat de cette action.
A. — [Correspond à grignoter A] Action de manger petit à petit, du bout des dents. P. anal. Quel grignotage des brins de lavande sèche (...) des grosses et crémeuses racines d'iris (COLETTE, Gigi, 1944, p. 104).
B. — [Correspond à grignoter B] TECHN. MILIT. Action de harceler les positions de l'ennemi afin de l'en déloger petit à petit, d'anéantir son avance. Le résultat du système de grignotage employé constamment par nos alliés pour nous faire lâcher nos positions, système auquel nous nous prêtons trop souvent (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 576).
Rem. Terme d'arg. milit. à l'orig. (Dict. termes milit., 1916).
— POL., mod. ,,Tactique qui consiste à agir par petites opérations limitées mais répétées aussi longtemps et aussi souvent qu'il le faut pour atteindre le but souhaité`` (GILB. 1971). Il existe une véritable technique de « grignotage » des libertés où l'on décèle quelques constantes (R. ERRERA, Les libertés à l'abandon, Paris, Seuil, 1968 ds GILB. 1971).
— P. ext. Dégradation progressive. Une majoration de salaire de 5 % pour compenser le « grignotage » par la hausse des prix des conquêtes de juin dernier (Le Monde, 23 févr. 1969 ds GILB. 1971).
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1882 « destruction lente » (ZOLA, Pot-Bouille, p. 220). Dér. de grignoter; suff. -age. Bbg. QUEM. DDL t. 15.
grignotage [gʀiɲɔtaʒ] n. m.
ÉTYM. 1882; de grignoter.
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1 Action de grignoter (fig.); son résultat.
0 La conquête matérielle de l'espace géographique, puis cosmique, le grignotage du temps par la vitesse et les efforts de la recherche médicale, tissent sa vie pratique (…)
A. Leroi-Gourhan, le Geste et la Parole, t. I, p. 106.
2 (1952). Polit. Tactique d'usure, faite d'opérations restreintes et répétées. || « Plus de vastes mouvements de troupes (au Vietnam). Mais un retour à l'ombre, au grignotage politique des masses, à une guérilla régionale » (le Nouvel Obs., 20 juil. 1966).
Encyclopédie Universelle. 2012.