ANDHRA PRADESH
NDHRA PRADESH
C’est au cœur de l’actuel Mah r shtra, qui n’était certainement pas alors aussi aryanisé que maintenant, qu’apparaît, au \ANDHRA PRADESH Ier siècle, la dynastie des S takani, ou Sh tav hana («fils du cheval» en mounda?), ou ndhrabhritya («serviteurs des ndhra»), ou simplement ndhra, nom du peuple dravidien parlant telugu. Aussi bien, de leur capitale Pratisthana (moderne Paithan), sur la haute God v ri, ils semblent avoir régné sur le pays ndhra actuel, où apparaît alors l’art bouddhique d’Amaravati. Mais leur pouvoir s’étendait également sur le Karnataka, avec la ville de Vijavanti (moderne Vanavasi), le Konkan et le Gujer t.
L’activité militaire des ndhra est tournée essentiellement vers le Nord, où ils prennent la relève des Shunga dans la lutte contre les envahisseurs saka (Scythes). L’un de leurs rois, resté légendaire, Vikramaditya, bat ceux-ci en \ANDHRA PRADESH 58 (date qui est le point de départ de l’ère dite de Vikram, ou Bikram, longtemps officielle en Inde, et encore au Népal). Les S tav hana interviennent de plus en plus en Inde du Nord, au point de renverser (\ANDHRA PRADESH 19) les Kanva, successeurs des Shunga. Mais les Saka, eux-mêmes chassés de haute Asie par les Kushana, accentuent leur pression sur l’Inde centrale, notamment à partir de 78, date qui marque le départ de l’ère dite des Saka, officielle de nos jours en Inde. Ils s’installent en satrapes (kshatrapa ) indépendants dans tout le Nord-Ouest, et leurs dynasties seront dites des Kshaharata. L’apogée de ces grands satrapes est atteinte au début du IIe siècle avec, à l’ouest, Nahapana, qui dispute aux ndhra les ports du golfe de Cambay (Barygaza ou Broach) et du Konkan (Kalyana, près de l’actuelle Bombay) et, à l’est, à Ujjain, Chastana et Rudradaman, dont la dynastie ne sera renversée que vers 400, par les Gupta.
L’empire des ndhra résiste au Ier siècle, décline au IIe et disparaît au IIIe (225 env.). Une nouvelle dynastie leur succède dans le Deccan central (Vidarbha), celle des Vakataka, qui aux IVe et Ve siècles étend son influence tantôt au nord vers le Malwa, tantôt au sud vers le Karnataka. Deux dynasties locales se réclameront de l’ascendance des ndhra: dans le nord du Karnataka, à Vanavasi (ex-Vijayanti), les Chutu ou Chutukula, détrônés dès la fin du IIe siècle par les Kadamba, qui y règnent jusqu’à la conquête chalukya (VIe s.); et à Vijayapuri (moderne Nagarjunikonda), sur les deltas de la Krishna et de la God v ri, ou royaume de Vengi, les Ikshavaku et les Shalankayana, qui maintiennent la tradition des Shriparvatiya ndhra jusqu’au VIe siècle, date où ils seront remplacés par les Chalukya «orientaux» (VIIe-XIIIe s.).
Dans l’arrière-pays ndhra, ou Telingana, apparaissent au XIe siècle les Kakatiya de Manamkonda (près de Warangal) et, plus tard, le royaume reddi des Kapaya Nayaka de Kondavidu, sur le littoral. Les seconds supplantent les premiers qui sont finalement écrasés par les musulmans, tandis que les rescapés fondent Vijayanagar (XIVe s.). Cet empire dispute le littoral (XVe s.) aux musulmans comme à l’Orissa, et finit par recueillir l’héritage du Telingana et des Telinga. Il fut divisé pendant l’occupation britannique entre la présidence de Madras, sous-administration directe, et l’État protégé de Hayder b d, dont les souverains musulmans, les Nizam, régnaient sur une population en majorité hindouiste. Sous sa forme actuelle, l’ ndhra est donc né de la réorganisation des États sur une base linguistique, en 1956. C’est à la langue telugu qu’il doit son unité d’ailleurs assez précaire. Avec une population estimée à 66,5 millions d’habitants en 1991, il s’étend sur 275 000 kilomètres carrés.
Géographiquement, l’État d’ ndhra Pradesh, comprend à l’est, des plaines côtières, le long du golfe du Bengale, et, à l’ouest, une partie des plateaux péninsulaires. Ces deux milieux s’opposent du point de vue physique, mais aussi économiquement, et même politiquement. Les plaines côtières sont assez étroites au nord et au sud. Mais au centre se trouvent les très grands deltas de la God v ri et de la Krishna, les deux fleuves les plus puissants de l’Inde péninsulaire. Le climat est humide, avec une saison des pluies qui commence en juillet-août et se termine relativement tard, en septembre-octobre. De plus, les deux grands fleuves fournissent d’abondantes ressources en eau pour l’irrigation, déjà très ancienne dans la région et qui a été renforcée par la construction du grand barrage de Nagarjusanagar, sur la Krishna. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que la culture du riz vienne au premier rang des activités agricoles (5 millions de tonnes par an). Elle occupe jusqu’à 70 p. 100 de la surface cultivée. Les rizières entourées de digues plantées de palmiers rythment le paysage. L’ ndhra Pradesh produit également du tabac, du coton, du sucre de canne, du sorgho. La structure sociale est caractérisée par la prédominance des microfundia (dans les deltas, plus de 50 p. 100 des familles vivent sur des exploitations de moins d’un hectare).
Les villes les plus anciennes sont de vieilles capitales politiques situées dans les deltas (Vijayawada — 845 000 hab. en 1991 —, Guntur — 368 000 hab.). Mais la ville la plus active se trouve au nord de la God v ri: Vizagapatam (agglomération de plus d’un million d’habitants en 1991) est, en effet, le port le plus important de la côte est après Madras. Il a une fonction régionale mais doit à l’initiative du gouvernement fédéral d’avoir les plus grands chantiers de constructions navales de l’Inde.
Les régions intérieures se divisent très nettement, du point de vue culturel, en deux domaines. Au nord, le Telingana correspond à la partie de l’ ndhra qui était incorporée à l’État de Hayder b d. Celui-ci avait maintenu une structure sociale semi-féodale, ce qui explique sans doute que la région ait été une des citadelles du communisme agraire en Inde. Le milieu physique est assez difficile, le climat sec et les sols médiocres ne permettant qu’un système de culture fondé sur l’alternance millet-arachide, essentiellement en culture sous pluie. Le Telingana détient la capitale de l’État, Hayder b d (agglomération de 4 254 000 hab. en 1991), où les souverains musulmans ont laissé des monuments prestigieux. La ville a bénéficié de l’attention du gouvernement fédéral, qui y a implanté des usines importantes appartenant au secteur nationalisé: constructions aéronautiques, électriques, mécaniques, cimenteries. Au sud, le Rayalseema est d’un milieu encore plus difficile, notamment à cause d’une pluviosité médiocre (500 à 600 mm de pluie seulement). L’association millet-arachide domine, celle-ci faisant figure de spécialité régionale. La vie urbaine est très peu développée. Entre le Rayalseema et le golfe du Bengale, les monts de Cuddapah, recouverts d’une brousse médiocre, sont largement abandonnés aux éleveurs.
Ândhra Pradesh
état du S.-E. de l'Inde; 275 000 km²; 66 304 850 hab.; cap. Hyderâbâd. Rég. agric.
— Royaume dravidien des Ândhra.
Encyclopédie Universelle. 2012.