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HOLBACH (baron d’)
HOLBACH (baron d’)

HOLBACH PIERRE HENRI DIETRICH baron d’ (1723-1789)

Philosophe et savant français, l’un des collaborateurs de l’Encyclopédie de Diderot. D’origine allemande (du Palatinat, région frontière bilingue), le baron d’Holbach fait ses études à Leyde, en Hollande, et s’y lie d’amitié avec le poète anglais Akenside et avec le politicien whig John Wilkes. Il rentre en France lors de la paix d’Aix-la-Chapelle et retrouve à Paris la famille de son oncle; il épouse sa cousine Basile d’Aine, puis, après sa mort en 1754, la sœur de celle-ci, Charlotte. Possesseur d’une bonne fortune, qu’accroissent encore les héritages de son oncle et beau-père, d’Holbach se livre d’abord à des recherches scientifiques. Son intérêt pour la chimie et la minéralogie le fait traduire en français d’importants ouvrages latins ou allemands (1750-1754).

Il collabore surtout, pour plusieurs centaines d’articles scientifiques, à l’Encyclopédie de Diderot. L’interdiction encourue par celle-ci va lancer le baron dans la lutte antireligieuse: publications d’auteurs posthumes (Boulanger, Fréret), traductions d’auteurs anglais (Toland), composition d’œuvres originales (Le Christianisme dévoilé , 1761). Sa maison de la rue Royale-Saint-Roch (l’actuelle rue des Moulins) et son domaine du Grandval deviennent un «atelier philosophique», où Diderot vient souvent se retirer pour travailler. D’Holbach tient table ouverte pour les philosophes, collaborateurs de l’Encyclopédie ou amis étrangers. Il réagit, lors d’un voyage en Angleterre, à l’anglomanie du temps. Rejetant le modèle anglais comme corrompu, partisan des Insurgents d’Amérique (et, sur ses vieux jours, ami de Franklin), le baron va pouvoir développer une philosophie politique nouvelle, conforme au développement systématique de sa pensée, dont il donne la mesure dans son Système de la nature (1770), lequel sera complété, jusqu’en 1776, par des essais de morale et de politique (Le Système social , La Politique naturelle , L’Éthocratie , La Morale universelle ).

D’Holbach veut construire une explication du monde globale, encyclopédique, à base de matière et de mouvement. Dans l’univers, tout est lié, mais cette nécessité n’exclut pas le désir, condition du bonheur humain. L’application sociale du principe physique de l’effort (conatus ) aboutit à un pacte social fondé sur le bonheur et le bien-être pour le plus grand nombre. La critique holbachienne de la religion n’est que l’extension de ce principe au domaine de l’imagination.

Encyclopédie Universelle. 2012.