HÉMIPLÉGIE
HÉMIPLÉGIE
Paralysie d’un hémicorps, droit ou gauche. Pour le neurologue, il s’agit plus exactement de la perturbation du tonus et de la motricité musculaire que détermine une lésion unilatérale de la voie motrice principale au niveau des centres nerveux (voie pyramidale). L’hémiplégie ne peut, en effet, être correctement définie ni par la paralysie (les troubles du tonus sont au moins aussi importants dans la symptomatologie que les troubles parétiques) ni par sa topographie unilatérale (qui peut être retrouvée dans les troubles cérébelleux par exemple).
Selon une opinion classique, l’hémiplégie est donc due à la seule atteinte du faisceau pyramidal.
Les données actuelles de la neurophysiologie montrent que la voie pyramidale ne peut être considérée comme la seule voie des mouvements volontaires, de même que ceux-ci ne sont pas l’expression exclusive de la motricité. On tend donc, non plus à opposer schématiquement système pyramidal et système extra-pyramidal (avec leurs pathologies propres et bien tranchées), mais à comprendre leur étroite interrelation. Dans cette optique, les perturbations complexes de l’hémiplégie relèvent d’une atteinte conjointe des voies pyramidales et extrapyramidales.
Diverses classifications ont été proposées, définissant plusieurs catégories à hémiplégies. En pratique, ces classifications se recoupent, ce qui permet un diagnostic précis.
Dans la classification physiologique , les troubles du tonus sont le critère discriminatoire permettant d’opposer:
l’hémiplégie «flasque» avec hypotonicité;
l’hémiplégie «spasmodique», où le type de la spasticité permet un diagnostic de niveau lésionnel (c’est-à-dire du point où, dans les centres nerveux, siège la lésion).
La classification topographique complète les indications précédentes grâce à un examen neurologique approfondi permettant de situer la lésion avec précision, du cortex cérébral jusqu’à la moelle cervicale.
La classification étiologique met en relief la cause:
traumatique, de diagnostic évident (fréquemment obstétrical chez le nourrisson);
tumorale, nécessitant un bilan paraclinique très complet (cf. tumeurs cérébrales);
infectieuse: après méningite, par exemple (cf. aussi abcès du cerveau);
trouble pathologique généralisé: hypoglycémie, périartérite noueuse.
Il convient d’insister sur la fréquence des causes vasculaires, surtout après la cinquantaine, chez un sujet hypertendu et athéromateux.
hémiplégie [ emipleʒi ] n. f.
• 1707; hémiplexie 1573; du gr. hêmiplêgês « à moitié frappé »
♦ Paralysie complète ou incomplète, frappant une moitié du corps, provoquée par des lésions des centres nerveux moteurs ou des voies motrices.
● hémiplégie nom féminin Perte de la motilité volontaire affectant la moitié droite ou gauche du corps et consécutive à une lésion de la voie pyramidale. ● hémiplégie (expressions) nom féminin Hémiplégie cérébrale infantile, hémiplégie consécutive à une encéphalite infantile ou à un traumatisme périnatal. (On l'intègre actuellement dans le cadre de l'infirmité motrice cérébrale.)
hémiplégie
n. f. MED Paralysie, complète ou incomplète, frappant une moitié du corps à la suite d'une lésion des centres moteurs ou du faisceau pyramidal, et dont les causes peuvent être fort diverses (vasculaires, tumorales, infectieuses, etc.).
⇒HÉMIPLÉGIE, subst. fém.
PATHOL. Paralysie totale ou partielle de la moitié latérale du corps, généralement provoquée par une lésion de l'encéphale ou de la moëlle épinière, et pouvant affecter le visage ou les membres inférieurs ou supérieurs. Hémiplégie faciale, croisée, alterne, cérébelleuse, cérébrale, infantile, organique, spasmodique, hystérique, laryngienne, posttraumatique; terrassé par une hémiplégie. L'horrible bégayement de l'homme qui vient d'être frappé d'une hémiplégie (GONCOURT, Journal, 1869, p. 517).
REM. Hémiplégié, -ée, adj. et subst. Synon. de hémiplégique B. Nous avons vu récemment chez un sujet porteur d'une hémiplégie infantile, une polyarthrite chronique apparue à l'âge adulte épargner rigoureusement le côté hémiplégié et frapper exclusivement le côté sain (RAVAULT, VIGNON, Rhumatol., 1956, p. 14).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1762; ds Ac. 1762 : hémiplégie ou hémipléxie; ds Ac. 1798-1878 : hémiplégie ou hémiplexie; ds Ac. 1935 : hémiplégie. Var. hémiplexie [] également ds LITTRÉ, GUÉRIN 1892, DG. Étymol. et Hist. 1658 emiplegie (Les Œuvres de Maistre François Thevenin [...], éd. cit., p. 96 ds Mél. Gamillscheg, 1968, p. 29); 1707 hémiplègie (HELVETIUS, Traité des Maladies, 25 ds Fr. mod. t. 14, p. 293). Empr. au gr. méd. (VIIe s.) de même sens formé de - v. hémi- et de -, de « coup » de « frapper ». Dès 1573 on trouve la forme hemiplexie (J. LIEBAULT, Secr. de medec., f° 148 v° ds GDF. Compl.). Fréq. abs. littér. : 18.
hémiplégie [emipleʒi] n. f.
ÉTYM. 1707; emiplegie, 1658; var. hémiplexie, 1573; du grec hêmiplêgês « à moitié frappé », de hêmi (→ Hémi-), et plêgê « coup », de plessein « frapper ».
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♦ Méd. et cour. Paralysie complète ou incomplète frappant une moitié latérale du corps, provoquée par des lésions des centres nerveux moteurs ou des voies motrices. ⇒ Triplégie. || Hémiplégie congénitale. || Hémiplégie controlatérale. || Hémiplégie alterne.
1 C'était une hémiplégie, qui, en paralysant tout le côté droit, le bras et la jambe, lui avait aussi envahi la face, à ce point que la parole était abolie.
Zola, Paris, t. II, p. 219.
2 (…) surmené par les plus austères excès, il (Pasteur) fut victime le 19 octobre 1868 d'une apoplexie cérébrale (…) le corps avait été foudroyé et une hémiplégie gauche allait persister. Parfois, le malade disait de son bras paralysé : Il pèse comme du plomb. Si je pouvais le couper.
Henri Mondor, Pasteur, V.
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DÉR. Hémiplégique.
Encyclopédie Universelle. 2012.