● alité, alitée nom Malade dont l'état nécessite l'alitement (par opposition aux malades ambulatoires).
⇒ALITÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
A.— Part. passé de aliter.
B.— Emploi adj.
1. [Se rapporte à une pers.] Réduit à garder le lit un certain temps pour cause de maladie, de faiblesse, etc. :
• 1. M. de Greneuc, infirme et alité depuis quelques mois, étant mort vers le temps de notre voyage, Madame de Greneuc se décida à quitter cette résidence de deuil pour une autre terre en Normandie.
Ch.-A. SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 1, 1834, p. 148.
• 2. ... elle a senti les douleurs et (...) elle est alitée à cette heure. Ils avaient bien besoin d'avoir un enfant!
A. FRANCE, Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1881, p. 273.
• 3. — Voyez cependant sainte Colette, Lydwine, sainte Aldegonde, Jeanne-Marie de la Croix, la sœur Emmerich, combien d'autres qui passèrent leur existence, à moitié paralysées, sur un lit!
— Elles sont une minorité infime. D'ailleurs les saintes ou les bienheureuses dont vous me citez les noms étaient des victimes de la substitution, des expiatrices des péchés d'autrui, Dieu leur avait réservé ce rôle : il n'est pas étonnant dès lors qu'elles soient demeurées alitées et percluses, qu'elles aient été constamment à peu près mortes.
J.-K. HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 147.
• 4. Sa santé s'était altérée. Grazia était constamment alitée, ou devait passer des jours étendue sur une chaise longue.
R. ROLLAND, Jean-Christophe, La Nouvelle journée, 1912, p. 1524.
• 5. Ce jour-là, ma mère étant alitée malade, j'allai porter à la commune notre vieux linge dont il était fait réquisition.
A. FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, p. 147.
2. Par hypallage. [Qualifie un inanimé abstr. notamment un nom désignant un espace de temps où l'on garde le lit] :
• 6. Ah! certes, les sœurs qui se vouent à la garde des malades et des infirmes sont admirables, mais combien leur tâche est aisée, en comparaison de celle qu'assument les ordres cloîtrés, les ordres où les pénitences ne s'interrompent jamais, où même les nuits alitées sanglotent!
J.-K. HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 78.
• 7. L'exaltation même est cette forme d'exaltation très spéciale, qui fut si souvent la mienne au cours de la longue période alitée de 1913, qui s'accompagne d'un maximum de faiblesse physique, et qui vous ouvre d'autant plus l'empirée que l'on est par ailleurs tout incapable d'agir.
Ch. DU BOS, Journal, janv. 1927, p. 149.
C.— Emploi subst. Personne malade ou infirme qui est réduite à garder le lit :
• 8. Si encore elle [la Faustin] avait été préparée à la terrible prévision par de longs mois de maladie, par le lent changement de l'alité...
E. DE GONCOURT, La Faustin, 1882, p. 335.
• 9. Jeûne les vendredis et samedis; six heures de sommeil en tout; elles [les oblates de sainte Françoise Romaine] ne sont pas cloîtrées et peuvent sortir pour distribuer des secours aux nécessiteux et aux alités, mais c'est toujours en voiture fermée...
J.-K. HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 209.
STAT. — Fréq. abs. litt. :59.
Encyclopédie Universelle. 2012.