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bobinard

bobinard nom masculin Argot. Maison de tolérance.

I.
⇒BOBINARD1, subst. masc.
Arg., COMM., péj. et vieilli. Commis de mercerie :
— Les bonnetons et les bobinards ont l'air de battre monnaie, murmura Favier en parlant des vendeurs de la bonneterie et de la mercerie.
ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, p. 483.
Rem. Attesté dans GUÉRIN 1892.
1re attest. 1883 supra; dér. de bobiner, suff. -ard. Fréq. abs. littér. 1.
II.
⇒BOBINARD2, subst. masc.
Arg. Cabaret de 2e ordre; maison de prostitution. Bobinard clandestin (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 283); virée de bobinard en bobinard (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 198). Synon. bordel :
[Talafan :] — (...) Si je n'étais pas candidat à l'Académie je vous en conterais de bonnes, Mesdames, sur cette soirée inoubliable et qui s'est terminée, comme vous pensez, au lupanar, oui, madame Talafan au bobinard, si vous préférez.
L. DAUDET, Ciel de feu, 1934, p. 250.
Au fig. Lieu où règne le désordre. Un terrible bobinard de pièces détachées (A. SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 156).
Rem. 1. Attesté dans Lar. encyclop., ROB. Suppl. 1970. 2. Abrégé en bob ou bobino, subst. masc., désigne une maison de tolérance. Il [Crav] fila un jour en douce à Barcelone rejoindre Jack Johnson, le fameux boxeur, (...) qu'il avait un temps piloté à Paris et à Berlin, courant les bobinos (CENDRARS, Le Lotissement du ciel, 1949, p. 229).
Étymol. ET HIST. — a) 1900 « maison publique » pop. (NOUGUIER, Notes manuscrites interfoliées au dict. de Delesalle, p. 39); b) 1935 bob (A. SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi!, p. 72); c) 1949 bobino, supra, rem. 2.
Orig. incertaine; peut-être dér. de Bobino surnom du pitre rival de Bobèche au début du XIXe s., célèbre par ses spectacles de facéties grossières, avec le suff. péj. -ard; b par apocope; c par substitution de suff. (-o).
STAT. — Fréq. abs. littér. :13.

bobinard [bɔbinaʀ] n. m.
ÉTYM. 1900; orig. incert., p.-ê. de Bobino, nom d'un pitre aux plaisanteries grossières, puis nom d'un établissement de spectacles populaires, à Paris, rue de la Gaîté.
Familier.
1 Maison de prostitution. Bordel.
1 Avec bien du mal, j'ai fini par recueillir l'adresse incertaine d'une « Maison », d'un bobinard clandestin, dans le quartier nord de la ville.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 208 (1932).
2 (…) dès qu'une jeune fille riait un peu fort, il la mettait à la porte… « Allez, ouste ! Et pas la peine de revenir. Ici, ce n'est pas un bobinard ».
Roger Vailland, 325 000 francs, p. 237.
Var. : bob, n. m.; bobino, n. m.
2 Fig. Grand désordre. Bordel. || Ta piaule, c'est un vrai bobinard.
3 Un terrible bobinard de pièces détachées s'entassait à même le parquet, escaladait la cheminée de marbre et interdisait presque l'entrée de ce capharnaüm.
Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 160.
REM. On trouve vers 1880-1890 un homonyme bobinard « commis de mercerie » (de bobine). Cf. Zola, Au Bonheur des dames.

Encyclopédie Universelle. 2012.