● breuil nom masculin (bas latin brogilum, du gaulois) Au Moyen Âge, enclos, boisé ou non, où le gibier était parqué.
Breuil
(abbé Henri) (1877 - 1961) préhistorien français, l'un des premiers qui étudièrent les industries et l'art paléolithiques.
I.
⇒BREUIL1, subst. masc.
Petit bois clos, servant de retraite au gibier; ,,pré établi sur un ancien bois marécageux`` (ZÉL.) :
• Il [Jean] acheta donc quelques bons lots : le breuil des révérends pères, et cent cinquante arpents à Pickeholz, c'étaient de bonnes terres fortes, dans une belle exposition.
ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, t. 1, 1870, p. 286.
Prononc. et Orth. :[]. Durée mi-longue sur la voyelle dans PASSY 1914. [] mouillée à la finale dans GATTEL 1841, NOD. 1844, LITTRÉ. BESCH. 1845 enregistre séparément breuil (petit bois, taillis) et breu, breuil, breul, breux, broil, broillot, bru, bruel, bruil, bruillet, bruillot (même sens). Cf. la vedette, dans Lar. encyclop., breuil ou parfois broil. GUÉRIN 1892 donne d'une part breuil, d'autre part breuille, forme fém. de breuil. Homon. et homogr. breuil2. Étymol. et Hist. 1100 bruill (Roland, éd. J. Bédier, 714); ca 1190 brueil (Renaut de Montauban, éd. H. Michelant, 40, 28). Du b. lat. brogilus « bois clôturé servant de réserve de gibier » (ca 800, Capitulaire de Villis, 32, 46 dans Mittellat. W. s.v., 1585, 52) du gaul. brogilos dér. de brogae, mot gaul. signifiant « champ » (Scholiaste de Juvénal dans GAFF.), que l'on retrouve dans l'a. prov. brolh (mil. XIIe s. dans RAYN.) et également en Italie du Nord, dans les dial. rhéto-romans et même en h. all. (FEW t. 1, p. 556, s.v.). Fréq. abs. littér. :1.
BBG. — DELAIGUE (J.). Les N. d'arbres dans la topon. de la Hte-Loire. Almanach de Brioude. 1962, t. 42, pp. 149-150. — LATOUCHE (R.). Défrichement et peuplement rural dans le Maine du 9e au 13e s. Moyen-Âge (Le). 1948, t. 54, pp. 77-80.
II.
⇒BREUIL2, subst. masc.
MAR. Menu cordage utilisé pour diminuer la surface des voiles. Synon. cargue.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe s. ainsi que dans QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. Cf. breuil1. Au plur. dans Ac. 1798, Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e et Nouv. Lar. ill. dans BESCH. on trouve la forme breuilles avec la rem. : ,,Ce mot s'emploie dans le même sens au masculin pluriel.`` Cf. aussi Lar. 19e, s.v. breuils : ,,On disait aussi breuilles.`` Homon. et homogr. breuil1. Étymol. et Hist. 1155 braiols (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 11231) attest. isolée; 1643 breuil (FOURNIER, Hydrographie, Paris, p. 42). Vraisemblablement altération de l'a. fr. braiuel « ceinture » (XIIe s. dans T.-L.), dér. de braca (braie); cf. aussi braiel « corde » (fin XIIIe s. dans T.-L.).
breuil [bʀœj] n. m.
ÉTYM. V. 1190, brueil; 1080, bruill; du bas lat. brogilus, du gaulois brogilos, de brogae « champ ».
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♦ Régional. Bois, taillis, buisson, clos de haies servant de retraite au gibier.
Encyclopédie Universelle. 2012.