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bâte

bâte nom féminin (bas latin basta, chaton) Élément d'entourage en métal, cylindrique ou autre, utilisé à partir de l'époque médiévale par les orfèvres et joailliers pour sertir les pierres, perles ou émaux.

⇒BÂTÉ, part. passé et adj.
I.— Part. passé de bâter.
II.— Adjectif
A.— [En parlant d'une bête de somme] Qui porte un bât. Mulet bâté :
1. Au reste, les animaux règlent tout seuls la marche. Solidement harnachés, bâtés, sûrs que rien ne ballotte autour d'eux, la bouche libre, un licol seulement aux naseaux, quelques pompons, une sonnaille parfois au poitrail, ils choisissent d'instinct le sol le plus sûr, ...
PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, p. 181.
B.— P. métaph. ou au fig.
1. [En parlant d'une pers.]
a) Qui subit une contrainte morale.
b) Qui est muni, pourvu de quelque chose d'aussi encombrant qu'un bât :
2. Et quand même je reviendrais à Paris pour m'y enfariner de grec et de latin autant qu'on l'exige et bâté enfin d'un diplôme de professeur, entrer dans la carrière, quelle beauté, quel charme d'avenir dans une profession presque ridicule qui suffit à peine à la subsistance et mortifie tous mes goûts?
M. DE GUÉRIN, Correspondance, 1837, p. 272.
2. Loc. et proverbes.
a) Âne bâté. Personne très ignorante, d'un esprit lourd :
3. TRIBOULET. — Au roi. Il n'est pas d'animal,
Plus hérissé, plus sale, et plus gonflé de vent,
Que cet âne bâté qu'on appelle un savant!
HUGO, Le Roi s'amuse, 1832, p. 370.
4. Cette chaise que j'ai occupée si longtemps à la droite du baron sera la proie du gouverneur. Ô malheureux que je suis! un âne bâté, un ivrogne sans pudeur, me relègue au bas bout de la table!
MUSSET, On ne badine pas avec l'amour, 1834, p. 30.
5. À qui la faute, après tout? Au marquis seul qui avait appelé cet âne bâté de Bonnefille sans même prévenir Andermatt...
MAUPASSANT, Mont-Oriol, 1887, p. 114.
b) L'âne du commun est toujours le plus mal bâté. ,,Il n'est rien de moins soigné que ce qui appartient au public`` (Lar. 20e).
Prononc. :[]. PASSY 1914 et BARBEAU-RODHE 1930 attribuent à la voyelle de 1re syll. une demi-longueur; voir de même GRAMMONT Prononc. 1958, p. 32, qui qualifie cette voyelle de ,,postérieure et un peu longue``.
STAT. — Fréq. abs. littér. :22.
BBG. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 56.

Encyclopédie Universelle. 2012.