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carambouiller

carambouiller verbe intransitif Pratiquer la carambouille.

⇒CARAMBOUILLER, verbe trans.
Arg. ou pop.
A.— [Correspond à carambouillage A]
1. Revendre des marchandises qu'on n'a pas payées.
P. plaisant. Ça commence à aller un peu mal pour lui. Qu'est-ce qu'il a encore fait (...) carambouillé la Tour Eiffel? (A. SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 71).
P. ext. Voler, dérober. Il [un prêtre] tapait dans la caisse (...) on l'avait surpris par deux fois... en train de carambouiller le coffret (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 529).
2. P. ext. Revendre :
... faire faillite, carambouiller légalement le matériel démodé et toutes les voitures neuves récemment acquises. Le concordat une fois obtenu, on monterait (...) une nouvelle société.
A. SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 166.
Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé substantivé carambouillé. Fournisseur victime d'une carambouille. À présent quand quelque créancier, quelque carambouillé, venait nous menacer, nous l'envoyions au théâtre Boieldieu (P. VIALAR, La Mort est un commencement, La Carambouille, 1949, p. 133).
B.— [Correspond à carambouillage B] Mettre en désordre, en piteux état. Il se fâchait tout rouge... il carambouillait son faux-col... il explosait en postillons (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 400).
Emploi intrans. Se dégrader, s'abîmer. Les bicoques, les plus biscornues, les loucheuses, les fissurées, les bancales, tout ça qui crougnotte dans les fanges, qui carambouille dans la gadoue (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p. 444).
Rem. 1. Attesté ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. qui le donnent comme intrans. 2. On rencontre ds la docum. le néol. carambouillade, subst. fém. Déconfiture. C'est la curée! ... le carnage! une carambouillade atroce! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 519).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. [1928 arg. des voyous d'apr. ESN. 1965]; 1935 « revendre des marchandises non payées » (A. SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! p. 166). Dér. de carambouille; dés. -er. Fréq. abs. littér. :9.

carambouiller [kaʀɑ̃buje] v. tr.
ÉTYM. 1928, Esnault; de carambouille.
Argot familier.
1 Revendre (des marchandises) sans avoir payé.Absolt. Revendre de manière illicite ou peu honnête.
Par ext. Dérober, voler.
2 (Par confusion probable avec caramboler; emploi fréquent chez Céline). Mettre en désordre, abîmer.
N. B. On trouve chez Céline, dans ce sens, le dér. carambouillade [kaʀɑ̃bujad] n. f.
DÉR. Carambouilleur.

Encyclopédie Universelle. 2012.