● exempt, exempte adjectif (latin exemptus, de eximere, enlever) Qui n'est pas assujetti à quelque obligation : Être exempt d'impôts. Qui est préservé de tel ou tel risque, qui n'a pas tel ou tel avantage, qui n'a pas trace de quelque chose : On n'est jamais exempt d'un accident. Qui n'est pas entaché de quelque chose : Un calcul exempt d'erreur. ● exempt, exempte (difficultés) adjectif (latin exemptus, de eximere, enlever) Prononciation [ɛ ;&ph91; ;&ph110; ;̃ ;], le p ne se prononce pas. ● exempt, exempte (synonymes) adjectif (latin exemptus, de eximere, enlever) Qui n'est pas assujetti à quelque obligation
Synonymes :
- déchargé
- dégagé
- dispensé
- exonéré
- franc de
Qui est préservé de tel ou tel risque, qui n'a...
Synonymes :
- immunisé
Qui n'est pas entaché de quelque chose
Synonymes :
- dénué
- dépourvu
exempt, exempte
adj.
d1./d Dispensé de, non assujetti à. Exempt de service. Exempt d'impôts.
d2./d Garanti, préservé. Exempt d'infirmité.
d3./d Dépourvu, sans. Un compte exempt d'erreurs.
⇒EXEMPT1, EXEMPTE, adj.
[En parlant de pers. ou d'un groupe soc.]
A.— Domaine du dr. Exempt de qqc.
1. Qui est exonéré, dispensé (de quelque chose) par une décision juridique, réglementaire ou dans le cadre d'une réglementation. Cent mille nobles étaient exempts de payer des impôts (STAËL, Consid. Révol., t. 1, 1817, p. 222). Les sous-offs sont exempts de travail (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 222) :
• 1. Il [Flaminius] (...) fit proclamer par un héraut le Sénatus-consulte suivant : « Le Sénat et le peuple romain, et T. Q. Flaminius, proconsul, vainqueur de Philippe et des Macédoniens, déclarent libres et exempts de tout tribut, les Corinthiens, les Phocidiens...
MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 56.
♦ Absol., vieilli. Exempté des obligations militaires. Je me trouve exempt comme fils de veuve, et je n'ai pas envie d'aller faire, pour un autre, le métier qui m'aurait déplu pour mon propre compte (SOULIÉ, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 298).
— P. ext. [En parlant d'une chose, d'une opération comm. ou jur.] Les obligations, reconnaissances et tout acte concernant l'administration des monts [-de-piété], sont exempts des droits de timbre et d'enregistrement (DUMONT, Organ. monts-de-piété, 1905, p. 19) :
• 2. Toujours est-il qu'il y a une certaine « progressivité à rebours » des charges fiscales pour les revenus les plus faibles, puisque ceux-ci, tout en étant exempts de l'impôt sur le revenu, sont sujets aux taxes effectivement régressives sur les consommations.
Univers écon. et soc., 1960, p. 4806.
2. Vieilli. Qui est soustrait à (une juridiction générale). Certains ecclésiastiques étaient exempts de la juridiction épiscopale ordinaire (DG). Il obtint (...) que cet hôpital (...) fut exempt de toute juridiction épiscopale (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 294).
B.— Au fig.
1. [Le compl. désigne un mal considéré comme commun à l'ensemble des hommes] Qui est préservé de (quelque chose). Aussi échappa-t-elle à la malédiction prononcée contre Ève et sa postérité. Elle est exempte de douleur et de mort (FRANCE, Balth., Fille Lil., 1889, p. 97). Les rois ne sont pas exempts du déplaisir (AUDIBERTI, Mal court, 1947, I, p. 136).
— En partic., vieilli. [Le compl. désigne une maladie contagieuse ou très commune] Qui est épargné. Ces deux villages, dans l'exposition favorable du nord, sont exempts des progrès de la fièvre (LATOUCHE, L'HÉRITIER, Lettres amans, 1821, p. 77). Ils avaient beau être solides et flibustiers et petites canailles!... ils étaient pas exempts de bronchite! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 615).
2. [Le compl. désigne un défaut] Qui est dépourvu de (quelque chose). Aucun peintre, je crois, n'est plus original et plus exempt de manière que lui [Murillo] (MÉRIMÉE, Mosaïque, 1833, p. 341). C'est un vrai sage, pur de haine, exempt d'erreur (HUGO, Burg., 1843, p. 118).
♦ [Dans une constr. négative] Qui n'est pas exempt de, non exempt de. Qui a à quelque degré. Les meilleurs ne sont pas exempts d'une pensée égoïste (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 527) :
• 3. ... il s'acoquina à des hommes du monde (...) : lord Grimthorpe et sir William Eden, gentilshommes excentriques, fastueux et fanfarons, non exempts de cynisme, comme on l'était sous les rois George.
BLANCHE, Modèles, 1928, p. 221.
— P. ext. Qui n'est pas entaché de.
a) [En parlant d'un comportement, d'un sentiment, d'une activité intellectuelle] Son jugement est sain, exempt de troubles autres que ceux qu'il cherche, de passions autres que ses colères contenues (VIGNY, Chatterton, 1835, p. 234) :
• 4. Aussi frappa-t-elle avec une netteté et une vigueur de bourreau et qui étaient exemptes de cruauté, car Odette n'avait pas conscience du mal qu'elle faisait à Swann...
PROUST, Swann, 1913, p. 370.
b) [En parlant d'une œuvre de l'esprit] Un procédé simple et exempt d'erreur (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. XXVII). Le premier alphabet n'avait pu manquer d'être exempt de tous défauts (DESTUTT DE TR., Idéol. 2, 1803, p. 349).
c) [En parlant d'une chose concr.] Sans. Un ciel exempt d'orages (BARBIER, Iambes, 1840, p. 86). La garniture de la cheminée, l'encadrement des glaces étaient exempts de ce faux goût qui gâte tout en province (BALZAC, Splend. et mis., 1844, p. 316).
3. [Le compl. désigne un désagrément, une tâche matérielle] Qui est soulagé de (quelque chose). C'est pour moi un soulagement utile de passer quelques jours exempt des soins et des travaux qu'exige une famille nombreuse (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 264).
C.— Dans le domaine des techn. et des sc. de la nature. Qui ne comporte pas certaines choses. Si la liqueur ne se colore pas, le sel est exempt de plomb (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 162). Des produits exempts de soufflure (BARNERIAS, Acieries, 1934, p. 95).
Prononc. et Orth. :[], [e-], fém. [-]. Cf. é-1. Ds Ac. 1694-1932. Comme l'adj. est toujours suivi de la prép. de, le problème de la liaison ne se pose pas. Noter que tous les dict. gén. suppriment [p] dans exempt et exempter, mais qu'ils le transcrivent tous dans exemption. D'apr. ROUSS.-LACL. 1927, p. 161, c'est parce que le dernier est un emprunt plus récent que les 2 premiers. Étymol. et Hist. 1260 (Menestrel de Reims, 478 ds T.-L.). Empr. au lat. exemptus, part. passé du verbe eximere « retirer, enlever »; cf. lat. médiév. exemptus adj. « exempt de l'autorité épiscopale » (1171-72 ds NIERM.).
Encyclopédie Universelle. 2012.