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formariage

formariage nom masculin (ancien français sei formarier, se marier en dehors de sa seigneurie, de fors, hors de, et marier) Mariage contracté par un serf hors de la seigneurie ou avec une personne d'une autre condition que la sienne. (Pour pouvoir le contracter, le serf devait demander l'autorisation de son seigneur et lui payer une taxe.)

⇒FORMARIAGE, subst. masc.
DR. FÉOD. Mariage contracté par un serf de corps hors de la seigneurie ou avec une personne de condition libre.
Droit de formariage, p. ell. formariage. Droit payé par le serf à son seigneur en cas de formariage ou pour obtenir son consentement. En 1250, ils [les habitants du Bourg de Saint-Germain] se trouvaient en outre affranchis de la mainmorte du formariage et de toute autre servitude moyennant une somme de deux cents livres parisis (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 58).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762 (s.v. for mariage) et Ac. 1878. Étymol. et Hist. [1221 féod. d'apr. FEW t. 6, 1, p. 353b]; 1283 (PH. DE BEAUMANOIR, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1452). Dér. de l'a. fr. sei formarier « se marier en dehors de sa seigneurie, ou de sa condition » (1283, PH. DE BEAUMANOIR, loc. cit.); attesté comme participe passé substantivé en 1237 (Cart. de Ste Gloss. de Metz, Richel. 1. 10024, f° 61 v° ds GDF.), composé de fors et de marier; cf. lat. médiév. forismaritagium 1231 ds DU CANGE, p. 562a; suff. -age. Fréq. abs. littér. :1.

formariage [fɔʀmaʀjaʒ] n. m.
ÉTYM. 1221; de l'anc. v. se formarier, de fors, et marier.
Dr. féod. Incapacité du serf de corps lui interdisant de se marier hors de la seigneurie ou avec une femme libre sans le consentement du seigneur.Par ext. La sanction subie ou la taxe payée par le serf en cas de formariage.
0 L'Église admet, sans restrictions, le mariage du serf, mais la coutume séculière lui permet seulement d'épouser une serve de la même seigneurie que lui. Dans le haut moyen âge, la main-d'œuvre est rare et chaque seigneur entend garder ses serfs. Aussi le mariage d'un serf avec une serve d'une autre seigneurie ou avec une femme libre constitue un formariage (forismaritagium) et est formellement prohibé.
Olivier-Martin, Précis d'hist. du droit, 472.

Encyclopédie Universelle. 2012.