LINTEAU
LINTEAU
Traverse horizontale de bois ou de pierre posée sur les montants verticaux, appelés piédroits, qui encadrent une baie: porte ou fenêtre. Si la portée est faible, le linteau peut être monolithe comme à Saint-Genis-des-Fontaines, sinon il est appareillé et il utilise fréquemment un appareil décoratif à crossettes, à bossages, etc. Il peut, en outre, être taillé en bâtière: la partie supérieure présente alors deux rampants, forme à la fois décorative et justement calculée quant aux résistances (portail de Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand). Le linteau peut être aussi échancré, un arc généralement en plein cintre venant alors empiéter sur la traverse horizontale.
linteau [ lɛ̃to ] n. m.
• 1530; lintel fin XIIe; lat. limitaris « de la frontière (limes) », confondu en lat. pop. avec liminaris « relatif au seuil (limen) »
♦ Pièce horizontale (de bois, pierre, métal) qui forme la partie supérieure d'une ouverture et soutient la maçonnerie. ⇒ poitrail. Des linteaux de porte, de fenêtre. « Sur le linteau de pierre, on lisait encore la date de 1590 » (Nizan).
● linteau nom masculin (ancien français lintier, seuil de la porte, du latin limitaris) Support horizontal en bois, pierre, métal ou béton, fermant la partie supérieure d'une baie et soutenant la superstructure. (Plate-bande et poitrail sont des organes du même genre.)
linteau
n. m. CONSTR Pièce horizontale de forme allongée reposant sur les deux jambages d'une baie et soutenant une maçonnerie.
⇒LINTEAU, subst. masc.
A. — 1. Traverse horizontale de bois, de pierre ou de métal, formant la partie supérieure d'une porte, d'une fenêtre et qui soutient la maçonnerie. Un linteau de marbre noir, merveilleusement sculpté au-dessus de la porte (LAMART., Nouv. Confid., 1851, p. 23). Une seule fenêtre, pittoresque d'ailleurs, dont un pilier roman soutenait le linteau (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 139).
— ARCHIT. RELIG. Traverse horizontale située entre le portail et le tympan. Un solide pied-droit isolé portant [une statue] (...) occupa le milieu de la porte [des portails gothiques], pour soutenir le linteau qui séparait le vide et le tympan (LENOIR, Archit. monast., 1856, p. 219). Quelques portails sont décorés, la plupart possèdent le curieux linteau pentagonal particulier à l'école auvergnate. Ce linteau ne porte que rarement un tympan décoré, sculpté sous un arc en plein cintre (Guide Michelin, Auvergne, Paris, 1976, p. 30).
2. Traverse horizontale située notamment dans l'épaisseur d'un mur, au-dessus d'une colonnade, pour étayer un point faible. De ces colonnes à la pile L nous poserons deux linteaux de pierre M, le second formant sommier des grands arcs-doubleaux N. Nous pourrons évider la jouée au-dessus de ces linteaux (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 38).
B. — Traverse horizontale située à la partie supérieure d'une cheminée et supportant le manteau. Des linteaux en fer sur lesquels repose un manteau en plâtre qui complète l'ossature de la cheminée (SER, Phys. industr., 1890, p. 768). Il appuya l'avant-bras sur le linteau de la haute cheminée (VERCORS, Silence mer, 1942, p. 35).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1175-80 lintel « seuil » (Renart, éd. M. Roques, 15123); 2. mil. XIIIe s. id. « pièce horizontale formant la partie supérieure d'une porte » (Du segretain ds Recueil gén. des fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 5, p. 131, 485) 1489 licteau, luyteau (doc. ds DU CANGE, s.v. lintellus). Issu, par substitution du suff. -el (< -alem), de l'a. fr. linter (ca 1250 agn. Hist. abbaye de Fécamp, 3240 ds T.-L.) dér. du b. lat. limitaris « seuil, entrée » (VIe s., Loi salique, éd. K.A. Eckhardt, 58, § 2, p. 218), substantivation, avec attraction sém. de limen « seuil, pas » [limen inferum] et « linteau [limen superum] de la porte d'entrée », de l'adj. lat. limitaris « relatif à la limite, à la frontière », dér. de limes, -itis, v. limite; cf. M. POKROWSKIJ ds Arch. Lat. Lexicogr. t. 15, 1908, p. 577. La forme linteau par attraction des mots en -el (< -ellum), -eau, v. NYROP t. 3, § 207 2°. Cf. les autres dérivés a. fr. : lintier (suff. -ier) ca 1200 « seuil » (Homélie sur Ezéchiel, 35, 35 ds T.-L.) lintueil, (d'apr. seuil) « linteau de porte » fin XIIIe s. (GUIART, Bible, Ex. XXII ds GDF.). Fréq. abs. littér. : 58. Bbg. Archit. 1972, p. 96. - DELB. Matér. 1880, p. 190.
linteau [lɛ̃to] n. m.
ÉTYM. 1530; lintel, mil. XIIIe; lintel « seuil », fin XIIe, aussi lintier; du bas lat. limitaris « de la frontière (limes) », confondu avec le lat. pop. liminaris « relatif au seuil (limen) ».
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♦ Pièce horizontale (de bois, de pierre, de métal…) qui forme la partie supérieure d'une porte, d'une fenêtre à baie rectangulaire et soutient la maçonnerie. ⇒ Architrave, poitrail, sommier. || Linteau de porte (→ Hennin, cit.), de fenêtre qui prend appui sur les pieds-droits.
1 Cette maison datait du XVIe siècle : sur le linteau de pierre, on lisait encore la date de 1590 (…)
P. Nizan, le Cheval de Troie, II, p. 48.
2 (…) et je distinguais bien au-dessus de la porte, sculptée dans le linteau, une corbeille de fruits vigoureux que picoraient deux colombes de pierre.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 156.
Encyclopédie Universelle. 2012.