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LITURGIE ROMAINE
LITURGIE ROMAINE

LITURGIE ROMAINE

Le mot liturgie désigne d’abord dans le christianisme l’une des dimensions de la mission de l’Église, à savoir, la célébration des Mystères du Christ dans l’«aujourd’hui» des communautés chrétiennes; cette célébration a pour noyau les sacrements, dans lesquels la réalité spirituelle s’exprime à travers des signes sensibles. C’est en ce sens qu’on parle de la «liturgie de l’Église», des «rapports entre évangélisation et liturgie»... Mais le déroulement concret de l’action sacrée s’inspire de traditions et de coutumes diverses selon les lieux et les temps; on parle ainsi de liturgies orientales, de liturgies gallicane, wisigothique, romaine, etc. (en ce cas, on dit aussi «rite»).

La liturgie romaine est, à l’origine, celle de Rome et des régions avoisinantes, pour lesquelles cette ville joue le rôle de métropole; elle s’est constituée progressivement du IIIe au VIIIe siècle environ, sous des influences diverses, notamment celle des papes Léon Ier (440-461), Gélase Ier (492-496), Vigile (539-555) ou Grégoire Ier (590-604). Mais le prestige grandissant de la papauté l’a étendue d’abord à presque toute l’Italie, puis à la Gaule, où elle a supplanté l’ancien rite gallican sous Pépin le Bref et Charlemagne, et à l’Espagne, d’où la liturgie wisigothique a pratiquement disparu à la fin du XIe siècle par décision de Grégoire VII. De plus, la grande activité missionnaire de l’Église de Rome chez les Barbares établis en Europe, puis, à partir du XVIe siècle, dans toutes les régions du monde a fait que la liturgie romaine, actuellement, n’est concurrencée que par les rites orientaux. Les adaptations récemment introduites dans certains pays fort étrangers à la mentalité occidentale ne portent encore, en effet, que sur des éléments secondaires. Cependant, certaines variantes subsistent à l’intérieur de la liturgie romaine telle qu’elle a été fixée au XVIe siècle, après le concile de Trente: des diocèses, tels que ceux de Lyon et de Milan, des ordres religieux, tels les Chartreux ou les Dominicains, ont conservé des usages liturgiques particuliers.

Les réformes introduites par le deuxième concile du Vatican, dans le sens d’un retour aux sources et d’une plus grande participation des fidèles, ne permettent plus de reconnaître la liturgie romaine à ces signes distinctifs qu’étaient naguère encore l’usage universel du latin et celui du chant grégorien, mais on y trouve toujours les caractères plus profonds qui lui sont spécifiques: la concision des formules de prières, dont les oraisons du missel sont un modèle; la variété des préfaces dans la prière eucharistique; une certaine réserve à l’égard des compositions poétiques; l’usage du pain azyme pour la messe, etc.

Le soin de veiller à la vie de la liturgie romaine est dévolu à la Congrégation pour le culte divin, dont le siège est à Rome, et aux conférences épiscopales nationales.

Encyclopédie Universelle. 2012.