LOBÉLIE
LOBÉLIE
La lobélie brûlante (Lobelia urens L.; lobéliacées) est une jolie plante très vénéneuse, du fait de la présence de plusieurs alcaloïdes (une douzaine chez la lobélie américaine, Lobelia inflata L., espèce la mieux étudiée), le plus notable étant la lobéline. La lobélie enflée, moins active que la lobélie brûlante européenne, est mortelle pour l’homme à la dose de 4 grammes. Douleurs gastro-intestinales et urinaires, vomissements, prostration avec anxiété terrible, dilatation de la pupille, convulsions, mort par paralysie des centres respiratoires, caractérisent l’empoisonnement, analogue à celui que provoquent la nicotine, la conicine de la ciguë, la cytisine de certaines légumineuses, etc. Aux doses médicinales, la plante, et surtout la lobéline, ont une action particulière sur l’appareil respiratoire dont elles augmentent la fréquence et l’amplitude des mouvements. Elles sont aussi hypertensives et quelque peu anesthésiantes. La lobéline est spécifique des grandes défaillances respiratoires: dyspnées diverses, apnée des nouveau-nés, intoxications à troubles respiratoires (gaz délétères, héroïne, morphine, etc.). Les préparations à base de plante entière, antispasmodiques, régulatrices de la respiration et expectorantes, sont efficaces dans l’asthme, l’emphysème, le catarrhe chronique des bronches, la coqueluche; on l’emploie en homéopathie.
lobélie [ lɔbeli ] n. f.
• 1778; lobélia n. m. 1747; de Lobel, botaniste du XVIe
♦ Plante exotique (lobéliacées) dont on extrait plusieurs alcaloïdes aux propriétés expectorantes (⇒ lobéline), appelée aussi tabac indien. Lobélie ornementale.
● lobélie nom féminin (latin scientifique lobelia, de M. de Lobel, nom propre) Herbe ornementale aux fleurs souvent bleues, à cinq divisions inégales.
⇒LOBÉLIA, subst. masc.; LOBÉLIE, subst. fém.
Plante herbacée, à fleurs en grappes, croissant dans les régions chaudes et tempérées, mais surtout en Amérique du nord, et comportant plusieurs espèces appréciées pour leurs qualités ornementales ou médicinales. Le lobélia bleu s'endort comme un mulot, L'anémone se ferme et ne veut plus entendre L'errant désir, toujours gonflé de pollen tendre (NOAILLES, Éblouiss., 1907, p. 205). Il la rencontra [la chatte] couchée sur le petit mur bas qui étayait une butte bleue, couverte de lobélias (COLETTE, Chatte, 1933, p. 73). Dès que la terre se réchauffait, on pouvait voir l'infirme agenouillée auprès des plates-bandes, ou penchée au-dessus des corbeilles, à transplanter des pots en pleine terre les boutures ou les plants. Lobélies, soucis-de-vieux-garçons, bégonias, crêtes-de-coq, œillets-de-poète recevaient de ses mains les soins les plus tendres (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 30).
REM. Lobéline, subst. fém., pharm. Principal alcaloïde du Lobélia inflata ayant une action stimulante sur le centre respiratoire bulbaire. On peut citer quelques substances qui paraissent avoir une action stimulante (...) sur le centre respiratoire (...) : lobéline, spartéine (FABRE, ROUGIER, Physiol. méd., Paris, Maloine, 1954, p. 797).
Prononc. et Orth. : [], []. Au plur. lobélias, -lies. Étymol. et Hist. a) 1747 lobélia (JAMES Méd.); b) 1778 lobélie (LAMARCK Flore fr., 928). Empr. au lat. des botanistes lobelia, terme créé par Linné en l'honneur du botaniste flamand Matthias de Lobel [1538-1616]. Le mot est attesté en angl. dès 1739 (NED).
lobélie [lɔbeli] n. f.
ÉTYM. 1778; lobélia, 1747; du nom Matthias de Lobel, botaniste flamand (1538-1616).
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♦ Plante exotique dicotylédone (Lobéliacées), herbacée, vivace, à fleurs en grappe. || Extrait de lobélie, utilisé en médecine comme antiasthmatique.
1 Des lobélies géantes et vénéneuses composaient des ornements entrelacés et quasi religieux dont la pureté tranchait à l'œil le long de la piste cassée, abrupte.
P. Grainville, les Flamboyants, p. 106.
REM. On trouve parfois la var. lobelia [lɔbelja].
2 Julie disposa sur une table à jeu deux assiettes bleues et deux assiettes rouges, une belle carafe, un pichet assez laid, campa entre les deux couverts un petit pot de lobélias d'un bleu intense, et s'applaudit : « Ça a de la gueule ! »
Colette, Julie de Carneillan, p. 19.
➪ tableau Noms de remèdes.
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DÉR. Lobéliacées, lobéline.
Encyclopédie Universelle. 2012.