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LUR
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Populations montagnardes vivant dans l’ouest de l’Iran, les Lur sont établis au sud des régions habitées par les Kurdes et à l’ouest du pays bakhtyari. Ils seraient, dans les années 1990, 2,4 millions. Les terres des Lur s’étendent de la frontière irakienne à Kermanshah et sont traversées par les monts Zagros. Une partie des populations lur vivent en agriculteurs sédentaires au fond de vallées fertiles, mais l’essentiel de cette ethnie est nomade. De souche iranienne et mélangés à des populations arabes, les Lur parlent un dialecte persan archaïque. Musulmans de secte sh 稜‘ite, ils appartenaient autrefois à la secte des Ali Ilahis. Socialement, ils sont divisés en tribus. Les nomades lur transhument par petits groupes vers les pâturages d’été avec leurs troupeaux de chèvres et de moutons; ces troupeaux constituent l’essentiel de leurs ressources, complétées par des récoltes pratiquées en culture sèche: blé, orge, millet. Les paysans lur sédentarisés cultivent du coton, des céréales, de la vigne, et continuent de conduire leurs petits troupeaux sur les hauteurs où se trouvent les ailak (petits hameaux d’estivage). Les Lur ont réussi à survivre à toutes les pressions politiques qui se sont exercées sur eux pendant le début du XXe siècle: sous Reza shah, dont la politique était de sédentariser les nomades par la force, nombre de tribus furent massacrées, moururent de faim, ou furent déportées dans le Khorasan; les survivants furent obligés de s’installer dans des villages et de vivre sous l’autorité de grands propriétaires fonciers. Ce n’est qu’après la chute de Reza shah, en 1941, que les Lur, comme les autres populations nomades d’Iran, reprirent leur vie d’éleveurs nomades.

Le Luristan, ou pays des Lur, se compose de deux régions bien distinctes. Au nord, il est habité par les Feili Lur, divisés en Pishkuh (cismontains), à l’est, et en Pushtkuh (ultramontains), à l’ouest. Ce sont les Lur proprement dits. Ils furent gouvernés du XIIe au XVIIe siècle par des princes de la dynastie des Khurshidi; Abbas Ier détrôna le dernier atabeg ネusayn khan et en fit un simple gouverneur. Au sud, le Grand Luristan est peuplé de Bakhtyari, de Khugiluiyeh et de Mamassemi; leur ancienne capitale était Idaj, près de Shustar; là, du XIIe au XVe siècle, régnait la dynastie des Faslawieh. Les Lur, notamment ceux d’entre eux qui sont restés nomades, ont conservé leur organisation tribale traditionnelle, et leur tribu est placée sous l’autorité de l’aga , le chef. Chez les Lur sédentaires, l’autorité de l’aga a pour ainsi dire disparu. La femme lur, bien que musulmane, jouit d’une certaine liberté; elle n’est pas voilée et participe aux affaires de la tribu.

lur [luʀ] n. m.
ÉTYM. 1911, in Larousse mensuel; mot scandinave, empr. probablt au danois, de l'anc. nordique luthr, même sens. → Loure.
Hist. mus.; archéol. Grande trompe de bronze des anciens Nordiques, en forme de défense de mammouth, terminée par un pavillon plat. || Des lurs.On écrit aussi lour.
HOM. Lourd.

Encyclopédie Universelle. 2012.