● mimêsis nom féminin (gr mimêsis, imitation) Terme tiré de la poétique d'Aristote et qui définit l'œuvre d'art comme une imitation du monde tout en obéissant à des conventions.
mimesis [mimezis] n. f.
ÉTYM. Attesté XXe; grec mimêsis, emprunté notamment à la Poétique d'Aristote, du v. mimeisthai « imiter, représenter, signifier en produisant le simulacre de… » (→ Mime).
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♦ Didact. Production artistique par la représentation d'éléments et d'objets naturels. — REM. La mimesis aristotélicienne est traditionnellement rendue en français par le mot imitation, qui convient mal.
0 La productivité pure et libre doit ressembler à celle de la nature. Et elle le fait précisément parce que, libre et pure, elle ne dépend pas des lois naturelles. Moins elle dépend de la nature, plus elle ressemble à la nature. La mimesis n'est pas ici (chez Kant) la représentation d'une chose par une autre, le rapport de ressemblance ou d'identification entre deux étants, la reproduction d'un produit de la nature par un produit de l'art. Elle n'est pas le rapport de deux produits mais de deux productions. Et de deux libertés. L'artiste n'imite pas les choses dans la nature, ou si l'on veut dans la natura naturata, mais les actes de la natura naturans, les opérations de la physis. Mais puisqu'une analogie a déjà fait de la natura naturans l'art d'un sujet auteur et, on peut même le dire, d'un dieu artiste, la mimesis déploie l'identification de l'acte humain à l'acte divin. D'une liberté à une autre.
J. Derrida, Economimesis, in Mimesis Désarticulations, p. 67.
♦ Spécialt (d'après Platon). Création poétique par la production de simulacres humains s'exprimant fictivement en leur propre nom (poésie dramatique; ⇒ Comédie, théâtre, tragédie), par oppos. à diêgêsis.
Encyclopédie Universelle. 2012.