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organum

organum nom masculin (latin organum, du grec organon) Une des formes les plus anciennes (Xe-XIIe s.) de la polyphonie fondée sur un thème de plain-chant.

⇒ORGANUM, subst. masc.
HIST. DE LA MUS. Aux IXe-XIe s., voix qui accompagne rapidement à la quinte ou à la quarte une autre voix qui la précède, de manière que leur assemblage produise une consonance différente. Hucbald avait donné, vers l'an 900, un véritable petit solfège de cette polyphonie primitive, dite organum; ses exemples étaient pris à des pièces syllabiques simples: hymnes, antiennes. Cet art était probablement instinctif, très ancien, et, d'après le solfège, continuait à se présenter entièrement comme un art d'improvisation orale, chacun suivant sur le livre la voix principale, le plain-chant, pour lui donner son revêtement à la quinte et à la quarte (DUF. t.1 1965, p.89).
REM. Organal, -ale, -aux, adj. [En parlant d'une voix, d'une partie vocale] Qui accompagne la voix principale dans l'organum. Lorsque la voix principale chantait dans les notes graves, la voix organale se plaçait dans les notes aiguës (GASTOUÉ, Primit. mus., 1922, p.88).
Prononc. et Orth.:[]. Plur. des organums. Étymol. et Hist. 1. 1832 «instrument de musique de l'Antiquité» (RAYMOND); 2. 1852 hist. de la mus. (COUSSEMAKER, Hist. harm. Moy. Âge, p.V). 1 empr. au lat. organum «instrument de musique», v. orgue; 2 empr. au lat. médiév. organum «forme de l'harmonie» (v. Mus. 1976 pour l'évolution du sens de ce mot au Moy. Âge).

organum [ɔʀganɔm] n. m.
ÉTYM. 1865, Coussemaker; mot du lat. médiéval, Hucbald, Xe; du grec organon. → Orgue.
Hist. de la mus. Écriture à deux (diaphonie), puis à plusieurs voix, dans la musique médiévale.
0 L'organum ou diaphonie est un procédé d'écriture qui a conditionné une forme. Il faut y voir la plus ancienne tentative d'organisation d'un langage proprement polyphonique (IXe s.). Cela ne va pas sans tâtonnements : l'organum primitif est extrêmement rudimentaire. Sur le cantus firmus, phrase de plain-chant exprimée en valeurs égales, vient se greffer la voix organale, sorte de contrepoint note contre note (…) partant de l'unisson et s'en éloignant jusqu'à la quarte inférieure, (elle) se maintient à cet intervalle en une série de mouvements parallèles que chaque incise rompt pour faire se rejoindre les deux parties sur l'unisson.
A. Hodeir, les Formes de la musique, p. 43.

Encyclopédie Universelle. 2012.