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MESSALINE
MESSALINE

MESSALINE (25 env.-48)

Comme toutes les impératrices de la première moitié du Ier siècle, à Rome, Messaline, une des épouses de l’empereur romain Claude, symbolise l’appétit de luxe, la soif du plaisir et l’esprit de lucre de la haute société romaine. L’impératrice Messaline est en fait une parvenue dont l’époux a été hissé par hasard, en 41, sur le trône par des prétoriens en quête d’empereur. Elle est éblouie par la situation exceptionnelle qu’elle occupe et elle en profite. On ne compte plus ses amants, qu’elle choisit de préférence parmi les esclaves et les affranchis impériaux. Elle aime se déguiser en esclave et se prostituer dans les lupanars de Rome. Elle se plaît à faire proscrire des Romains pour s’emparer de leurs fortunes, elle vend les droits de cité aux plus offrants, elle négocie les commandements des légions, les gouvernements des provinces. Redoutant d’éventuelles rivales, elle fait assassiner une sœur de Caligula et une cousine de celle-ci, toutes deux célèbres pour leur beauté. Dresser la liste de ses crimes est impossible, Juvénal et Tacite y ont eux-mêmes renoncé: un de ses amants possède-t-il un beau jardin, elle le fait assassiner pour profiter de ses fleurs; qu’un autre lui déplaise, il est tué; qu’un troisième ait trop d’influence sur l’empereur Claude, il subit le même sort (ce fut le cas de l’affranchi impérial Polybe). Inquiets, les affranchis impériaux se coalisent contre Messaline. Celle-ci s’étant avisée d’épouser, en l’absence de Claude, un jeune chevalier, Silius, Narcisse s’empresse d’aller rapporter l’affaire à l’empereur et, sans attendre les ordres de son maître, fait tuer Messaline. Si Messaline a été, ainsi qu’Agrippine, mise au ban de l’histoire, si on a tant insisté sur leurs crimes et sur les scandales que toutes deux ont provoqués c’est parce que ces derniers furent exceptionnels dans l’histoire romaine et la conséquence des efforts d’adaptation d’un Empire qui, encore jeune, est à la recherche de son équilibre.

Messaline
(en lat. Valeria Messalina) (v. 25 - 48 apr. J.-C.) impératrice romaine; cinquième femme de Claude, dont elle eut deux enfants: Octavie et Britannicus. Débauchée, elle eut sans doute aussi des ambitions polit.; Claude la fit assassiner au moment de son scandaleux mariage avec Silius Caius.

⇒MESSALINE, subst. fém.
Femme de moeurs dissolues. J'en ai connu qui, sous l'apparence de saintes, étaient de véritables Messalines! (FLAUB., Bouvard, t. 2, 1880, p. 58). De même qu'on découvre souvent un avare vaniteux dans un homme connu pour ses charités, sa forfanterie de vice nous fait supposer une Messaline dans une honnête fille pleine de préjugés (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 943).
Prononc. et Orth.:[mesalin], [-]. Att. ds Ac. 1835. Étymol. et Hist. Av. 1747 (LESAGE ds GUÉRIN); 1764 (BONNET, Contempl. nat. ds LITTRÉ). Du nom de Messaline, femme de l'empereur Claude, connue pour ses débauches, exécutée sur ordre de son époux en l'an 48.

1. messaline [mesalin] n. f.
ÉTYM. 1771; du n. pr. Messaline, lat. Messalina, n. de la première épouse de l'empereur Claude.
Vx. Femme qui se livre à la débauche.
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2. messaline [mesalin] n. f.
ÉTYM. 1909, in D. D. L.; du n. propre.
Vx. Soierie pour vêtements féminins. || Une « robe d'après-midi en messaline noire » (Psyché, avr. 1925, in D. D. L.).

Encyclopédie Universelle. 2012.