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pérégrin

pérégrin, pérégrine nom (latin peregrinus, étranger) Dans la Rome antique, toute personne libre qui ne possédait pas la citoyenneté romaine.

⇒PÉRÉGRIN, -INE, adj. et subst.
A.— DR. ROMAIN
1. Adj. Qui concerne l'étranger libre, lequel ne jouissait ni du droit de cité ni du droit latin. À côté du droit civil et du droit latin, il se constitua à Rome un droit pérégrin (...). En 241, on institua pour eux un préteur spécial, le préteur pérégrin (LAVEDAN 1964). Toutes les cités pérégrines s'administraient elles-mêmes (PELL. 1972).
2. Subst. masc. En 212 ou 213 ap. J.-C., les pérégrins de l'Empire romain obtinrent la citoyenneté romaine (PELL. 1972).
B.— P. ext., littér., subst. masc. Voyageur, nomade, étranger. Ils me tombèrent tous sur le dos, raillant, disant qu'on connaissait mon goût, et me nommant vieux fou, Brugnon bouge-toujours, le pérégrin, l'errant, Brugnon frotteur de routes... (ROLLAND, C. Breugnon, 1919, p. 100).
En partic. Pèlerin. Mais j'avais peu de goût pour ce pèlerinage qui contraignait le pérégrin à loger chez l'habitant (COLETTE, Apprent., 1936, p. 111). Le clerc ne voulut s'y rendre qu'à pied, toujours en pérégrin (LA VARENDE, Curé d'Ars, 1957, p. 57).
REM. Pérégrinal, -ale, -aux, adj., rare. Qui est en rapport avec le, qui a trait au déplacement, au voyage. L'homme est un être en devenir, pérégrinal : il risque de s'éparpiller dans l'espace et de se disperser dans la durée. La croyance est consolidation de son être (LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 110).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-in]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié XIIe s. « étranger » (Psautier Oxford, éd. F. Michel, 68, 11 [Ps. 69,9] : Estranges sui faiz a mes freres, e peregrins as filz de ma mere); 2. mil. XIVe s. faucon pérégrin (Entrée d'Espagne, éd. A. Thomas, 10750 : faucons peregrin); 3. 1875 antiq. romaine « étranger vivant à Rome » (DELAUNAY ds J.O., 9 févr., p. 1079, 3e col. ds LITTRÉ Suppl. 1877). Empr. au lat. peregrinus « étranger; pérégrin (p. oppos. à citoyen romain) » (cf. pèlerin). Au sens 2, cf. lat. médiév. falco peregrinus (mil. XIIe s., Guillelmus falconarius, éd. G. Tilander, § 47) et a. fr. faucon pelerin (T.-L., s.v. pelerin). Bbg. PERNOUD (R.). Nos ancêtres les croisés. Foi Lang. 1976, p. 14. — WIND 1928, p. 98.

pérégrin, ine [peʀegʀɛ̃, in] adj. et n.
ÉTYM. V. 1120; lat. peregrinus « de l'étranger; étranger ». → Pèlerin.
Vieux.
1 Étranger, étrangère. || Marchandises exotiques (cit. 1) et pérégrines (Rabelais).
2 Voyageur.N. m. || Un pérégrin.
0 (…) ils me tombèrent tous sur le dos, raillant (…) me nommant vieux fou, Brugnon bouge-toujours, le pérégrin, l'errant, Brugnon frotteur de routes…
R. Rolland, Colas Breugnon, IV.
3 N. m. (1875). Didact. À Rome, Personne libre mais qui ne jouissait pas du droit de cité ni du droit latin.

Encyclopédie Universelle. 2012.