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rocambole

rocambole nom féminin (allemand Rockenbolle, de Roggen, seigle, et Bolle, oignon) Espèce d'ail, dit aussi « ail d'Espagne », qui porte au sommet de sa tige des bulbilles pouvant servir à la multiplication.

Rocambole
personnage de nombreux romans-feuilletons (plus de 20) de Ponson du Terrail, mystérieux redresseur de torts aux aventures rocambolesques dans le Paris du Second Empire.

⇒ROCAMBOLE, subst. fém.
A. — BOT. Plante de la famille des Liliacées, variété d'ail cultivée dans les régions méditerranéennes, dont les gros bulbes d'un rouge vineux ont une saveur plus douce que celle de l'ail commun. Côte de bœuf à la Rocambole (...) Vous éplucherez plein un verre de rocamboles que vous ferez blanchir jusqu'à ce qu'elles s'écrasent en les pressant sous les doigts (VIARD, Cuisin. impérial, 1814, p. 90).
B. — Au fig., fam., vx. Chose sans valeur, futilité. Synon. fam. pacotille. J'affirme néanmoins ceci: Que les vins, nés ailleurs qu'ici, Ne sont que de la rocambole (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p. 144).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1680 bot. (RICH.); 2. 1705 au fig. « attrait piquant de quelque chose » (LEVEN DE TEMPLERY, Le Génie et la politesse de la lang. fr., 130 ds BRUNOT t. 4, p. 502); 3. a) 1850 « objet sans valeur, chose futile » (FLAUB., Corresp., p. 260); b) 1860 et toute la rocambole « et tout le reste » (GONCOURT, Ch. Demailly, p. 350); c) 1866 « plaisanterie démodée » (VILLARS, Les Précieuses du jour, Paris, p. 36 ds KLEIN Vie paris., p. 198). Empr. au sens 1 à l'all. région. Rockenbolle, comp. de Rocken, forme anc. de Roggen « seigle » et de Bolle « oignon » (FEW t. 16, pp. 732-733). Fréq. abs. littér.:10. Bbg. BOULAN 1934, p 174. — COLOMB. 1952/53, p. 94, 120; pp. 466-468. — QUEM. DDL t. 32.

rocambole [ʀɔkɑ̃bɔl] n. f.
ÉTYM. 1680; all. Rockenbollen, de Rocken « seigle », et Bolle « oignon ».
1 Variété d'ail (ail ou échalote d'Espagne).
1 On appelait « rocambole » un condiment et par suite ce qui donnait du piquant à une sauce (en note : Au dire de Richelet, le petit peuple de Paris « n'aimait rien tant que la rocambole », ce qui fit que cette plante fut beaucoup cultivée et se vendit à un très bas prix; « rocambole » devint synonyme de chose sans valeur (Courr. de Vaugelas, VIII, p. 98)). D'où le brocard du Palais : La requête civile est la « rocambole » des procès. C'était encore un genre d'épices.
Brunot, Hist. de la langue franç., t. VI, p. 498.
2 (1705). Fig., vx. Le piquant (de qqch.). → cit. 1.
3 (XIXe). Péj. et vx. Chose sans valeur.
2 Le souci de la vérité extérieure dénote la bassesse contemporaine; et l'art deviendra, si l'on continue, je ne sais quelle rocambole au-dessous de la religion comme poésie, et de la politique comme intérêt. Vous n'arriverez pas à son but — oui, son but ! — qui est de nous causer une exaltation impersonnelle, avec de petites œuvres, malgré toutes vos finasseries d'exécution.
Flaubert, l'Éducation sentimentale, I, IV.

Encyclopédie Universelle. 2012.