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MÉNOPAUSE
MÉNOPAUSE

MÉNOPAUSE

Cessation de l’activité ovarienne de la femme. Habituellement, la ménopause survient vers cinquante ans, avec des variations en plus ou moins de deux à trois ans. Elle peut survenir précocement, dès vingt ou vingt-cinq ans, ou prématurément, aux alentours de quarante ans, ou tardivement, vers cinquante-huit ou cinquante-neuf ans. Tous les intermédiaires sont possibles.

Elle peut survenir brutalement: les règles, régulières jusque-là, s’interrompent et ne réapparaissent plus. Elle peut aussi faire suite à une période (plus ou moins longue) de «préménopause», caractérisée par des règles irrégulières, trop rapprochées ou trop espacées, trop abondantes ou pas assez. L’existence de métrorragies intermenstruelles est pathologique et doit faire pratiquer une hystérographie.

Cet état peut s’accompagner de phénomènes neuro-végétatifs dont les plus connus sont les «bouffées de chaleur», l’irritabilité, des syndromes dépressifs, souvent avec prise de poids. Ces phénomènes peuvent totalement manquer ou être mineurs.

Il s’agit d’une période de choix pour pratiquer le dépistage du cancer du col par frottis et du cancer du sein par le palper soigneux, combiné à la vue, suivi, au moindre doute, de mammographies.

Se pose la question (d’actualité) du traitement de la ménopause. En dehors des positions quasi philosophiques, ou systématiques pour prévention théorique de l’ostéoporose, il faut avant tout tenir compte des souhaits de la consultante et des symptômes qu’elle présente.

On peut traiter la préménopause en apportant de façon cyclique la progestérone que ne sécrète plus l’ovaire, car les ovulations sont absentes, ou anarchiques, ou donnent lieu à des corps jaunes insuffisants. Le traitement rassure, régularise les règles, diminue leur abondance et peut prévenir une grossesse tardive en fonction de certains protocoles thérapeutiques. Dans certains cas, ce traitement est nécessaire, par exemple si un curetage abrasif a été réalisé pour hyperplasie polypoïde, pour éviter une récidive. L’emploi des progestatifs purs ne donnera des règles que dans la mesure où l’ovaire continuera à sécréter des œstrogènes (dérivés de la folliculine) et ne retardera pas l’âge des dernières règles.

La ménopause une fois confirmée: arrêt des règles, avec souvent bouffées vaso-motrices, précisé au besoin par des dosages hormonaux (chiffre très bas d’œstrogènes et très élevé de FSH-gonadotrophine hypophysaire), se pose la question du traitement substitutif. La principale indication réside dans les bouffées de chaleur, parfois très gênantes par leur répétition et les crises sudorales secondaires. Puis, de façon moindre, l’inappétence sexuelle, associée ou non à une sécheresse des muqueuses provoquant une dyspareunie. Il s’agit de donner les plus petites doses possibles d’œstrogènes, prises de façon discontinue et associées tous les mois ou tous les deux mois à une semaine de progestatifs. À l’arrêt de ceux-ci apparaissent le plus souvent de petites hémorragies de privation analogues aux règles, ce dont il faut prévenir la patiente, mais qui ont souvent une action psychologique positive. Ce traitement substitutif nécessite une surveillance rigoureuse du bilan glucido-lipidique sanguin, de la tension artérielle, des seins et des organes génitaux par frottis réguliers, endométriaux notamment.

Certaines patientes ne présentent que des troubles locaux — sécheresse vaginale et dyspareunie (rapports sexuels douloureux). Une thérapeutique hormonale locale sans action générale peut être suffisante et présente moins de risques.

Enfin, il existe des cas où les troubles généraux évoqués ci-dessus sont gênants, mais pour lesquels les traitements hormonaux par voie générale sont contre-indiqués: pathologie mammaire, hypertension artérielle, hyperlipidémie, etc. Il faudra alors trouver des thérapeutiques calmantes ou à visée circulatoire, dont l’action est plus aléatoire.

La ménopause est donc une séquence naturelle de la vie féminine à aborder avec beaucoup de tact, en étudiant soigneusement chaque patiente et en évitant les idées préconçues.

ménopause [ menopoz ] n. f.
• 1823; de méno- et gr. pausis « cessation »
Cessation de l'activité ovarienne chez la femme, naturellement accompagnée de l'arrêt définitif de l'ovulation et des règles; époque où elle se produit (cf. Âge critique, retour d'âge). La ménopause survient autour de la cinquantaine. Andropause et ménopause. climatère. Adj. MÉNOPAUSIQUE , 1922 . Troubles ménopausiques.

ménopause nom féminin (du grec pausis, fin) Cessation de l'activité des ovaires chez la femme, vers 50 ans, caractérisée notamment par l'arrêt définitif de la menstruation ; époque où elle se produit.

ménopause
n. f. Cessation de la fonction ovarienne chez la femme, marquée par l'arrêt définitif de la menstruation. La ménopause se produit entre 45 et 55 ans.

⇒MÉNOPAUSE, subst. fém.
État physiologique propre à la femme, consistant dans la cessation définitive de l'activité ovarienne et des règles; p.méton., période de la vie qui correspond à cet état, généralement à partir de la cinquantaine. Synon. âge critique, retour d'âge. Ménopause précoce, tardive; arthrose(s), rhumatisme de la ménopause. Les réactions psychiques à la ménopause dépendent beaucoup (...) de l'idée qu'elle [la femme] se fait elle-même de la signification réelle de son existence (H. DEUTSCH, La Psychol. des femmes, Paris, P.U.F., t. 2, 1949, p. 408). Une forme clinique importante puisqu'elle se retrouve dans 20 % au moins des cas: c'est la ménopause muette cliniquement si ce n'est par l'arrêt définitif des règles (BLACQUE Méd. 1974, p. 1133):
♦ Chaque période de la vie féminine est étale et monotone: mais les passages d'un stade à un autre sont d'une dangereuse brutalité; ils se trahissent par des crises beaucoup plus décisives que chez le mâle: puberté, initiation sexuelle, ménopause.
BEAUVOIR, Deux. sexe, t. 2, 1949, p. 399.
P. anal. Il avait même ajouté qu'un homme c'est encore plus fragile qu'une femme dans les moments de la «ménopause» (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 335).
Loc. Faire sa ménopause. Chaque femme fait sa ménopause particulière; les réactions post-ménopausiques de chaque femme étant très variables et strictement individuelles (E. JUSTER ds Les Monographies méd. et sc., janv. 1952, n° 18, p. 54).
En partic. Ménopause artificielle, spontanée. On rapproche des manifestations de la ménopause spontanée normale, fatale pour chaque femme, les troubles de la ménopause artificielle survenant après castration chirurgicale ou radiothérapique (QUILLET Méd. 1965, p. 485).
Rem. Peut s'abréger dans la lang. fam. sous la forme ménope. Faut s'éclater avant la ménope (HANSKA, J'arrête pas de t'aimer, 1981, p.11 ds QUEM. DDL t.23).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1823 (BOISTE). Comp. des élém. meno-, gr. «menstrues» (dér. de «mois») et -pause, gr. «cessation, fin», de «faire cesser; cesser».
DÉR. 1. Ménopausée, adj. fém. Qui fait ou qui a terminé sa ménopause. La ménopause n'est pas synonyme de sénescence, et beaucoup de femmes précocement ménopausées ont, malgré l'absence de règles, une vie sociale et sexuelle normale (Lar. Méd. t. 2 1972, p. 318). Emploi subst. La ménopausée congestive. — C'est la femme aux bouffées de chaleur explosives, ayant trop chaud dès qu'elle est dans une pièce peu aérée, transpirant sans cause apparente. C'est la femme ayant eu des ovaires sains et vigoureux, et supportant mal la déficience hormonale. C'est souvent Vénus privée d'hommages masculins (E. JUSTER ds Les Monographies méd. et sc., janv. 1952 p.62). []. Non transcrit ds les dict. 1re attest. 1952 (ID., ibid.); de ménopause, suff. -é, -ée. 2. Ménopausique, adj. Qui concerne ou qui accompagne la ménopause. Algies, psychoses ménopausiques; col (de l'utérus) ménopausique. Le mot ménopause doit être pris dans son sens large de période ménopausique, débutant trois ans avant la cessation des règles et se terminant trois ans après (RAVAULT, VIGNON, Rhumatol., 1956, p. 549). Réactions post-ménopausiques. V. supra ménopause ex. de Juster. []. 1re attest. 1922 (St. CHAUVET in E. SERGENT, Technique clinique médicale et séméiologie, 764 ds QUEM. DDL t.8); de ménopause, suff. -ique.

ménopause [menopoz] n. f.
ÉTYM. 1823; du grec mên, mênos « mois », d'où mêniaia « menstrues », et pausis « cessation ».
Fin de la fonction ovarienne (arrêt de l'ovulation et des hémorragies menstruelles); époque où elle se produit. Cycle (menstruel); âge (âge critique, retour d'âge).
1 Étymologiquement, la ménopause est la cessation de la fonction menstruelle. En réalité, elle est une période plus ou moins longue, caractérisée cliniquement par un arrêt brusque ou progressif des règles. Anatomiquement, par une transformation scléreuse des ovaires et une atrophie progressive des organes génitaux (…) On distingue la ménopause spontanée et les ménopauses provoquées ou artificielles résultant d'une castration chirurgicale ou d'une castration par les rayons.
A. Binet, Vie sexuelle de la femme, p. 341.
2 Un certain nombre de femmes entrent avec sérénité dans ce repos physiologique qui ne trouble en rien leur comportement (…) Mais quelques-unes vont présenter au point de vue psychologique des désordres plus ou moins importants (…) il faut compter avec ce que Lévy-Valensi appelait la « ménopause morale », c'est-à-dire l'ensemble des déceptions sentimentales, des désaffections, des frustrations avec le départ des enfants loin du foyer et même avec les deuils, qui ne sont pas rares à cette période de la vie.
A. Porot et Ch. Bardenat, in Manuel alphabétique de psychiatrie, 1975, art. Ménopause.
DÉR. Ménopausé, ménopausique. — V. Andropause.

Encyclopédie Universelle. 2012.