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NICE
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Chef-lieu du département des Alpes-Maritimes, Nice est , avec 345 675 habitants en 1990 (516 740 pour la conurbation), l’une des grandes villes françaises. Mais elle est la seule qui doive sa rapide croissance à la fonction touristique fondée ici sur la douceur du climat et la beauté du cadre: courbe harmonieuse d’une baie dominée par un amphithéâtre de collines et de corniches.

Quand les touristes anglais qui fréquentent Nice depuis près d’un siècle financent les premiers aménagements de la future Promenade des Anglais, le petit port sarde (25 000 hab. en 1822) se limite à l’actuel Vieux-Nice et au bassin Lympia, de part et d’autre de la colline du Château, acropole lors de la création de la cité grecque: Nikê (Victoire). Le rattachement à la France (1860) facilite les équipements, et le chemin de fer, arrivé en 1864, amène bientôt à Nice toute l’aristocratie européenne. Du front de mer jusqu’à la gare et à la colline de Cimiez la ville se couvre d’hôtels et de villas. Après la Première Guerre mondiale la clientèle princière disparaît; les palaces ferment et se transforment en appartements. Se développe alors un tourisme d’été, de masse, plus démocratique, hébergé en meublés et dans les campings; la fréquentation étrangère reste très élevée, mais les Britanniques sont devancés par les Nord-Américains, les Italiens et les ressortissants du Benelux; en 1993, 6 millions de passagers ont transité par l’aéroport de Nice (deuxième de France après Paris), qui a assuré, parallèlement, un trafic de 22 600 tonnes de fret. Au total, Nice accueille plus d’un demi-million de touristes chaque année mais sa fonction de ville de repos et de retraite s’affirme. La saison hivernale ne survit plus guère que grâce au séjour climatique des personnes âgées, aux batailles de fleurs et au Carnaval. Mais Nice ambitionne de devenir une grande ville de congrès. En s’organisant pour l’accueil touristique, elle a fait une part considérable aux activités tertiaires qui occupent le tiers de la population active (hôtellerie, restauration, commerces, services). Les cultures maraîchères et florales (œillet et rose) reculent devant l’expansion urbaine. Une nouvelle fonction est apparue: l’université de Nice, fondée en 1965, comptait plus de 31 000 étudiants en 1994. Le bâtiment reste la première activité industrielle, stimulée par l’installation de très nombreux retraités, ce qui entraîne un vieillissement exceptionnel de la population.

À l’est, entre les villas du mont Boron et la colline de Cimiez avec ses résidences et ses musées (Musée archéologique, musée Matisse, musée Chagall), la plaine du Paillon où le torrent a été recouvert est resté un «fief niçois», populaire et industriel, en dépit de ses nouveaux immeubles. La plaine centrale, densément peuplée, est marquée par «la forte personnalité des deux artères maîtresses», la Promenade des Anglais, continuellement embellie, et l’avenue Jean-Médecin qui borde le véritable cœur résidentiel, financier et récréatif de la ville. Au-delà de la gare, on rejoint les récents quartiers-dortoirs sur les premières collines abruptes: Saint-Maurice, Saint-Sylvestre, Las Planas. Mais c’est à l’ouest que la ville progresse le plus vite: de nouveaux quartiers ont envahi les collines modelées dans un ancien delta du Var, coupés par la voix ferrée et l’autoroute urbaine sud; l’embouchure actuelle est occupée par la zone à urbaniser en priorité (Z.U.P.) de Saint-Augustin, le marché d’intérêt national, des usines, l’aéroport. La rive droite du Var est déjà une dépendance niçoise.

Nice
v. de France, ch.-l. du dép. des Alpes-Maritimes, v. princ. de la Côte d'Azur; 345 674 hab. Stat. touristique. Centre comm. et industriel. Port vers la Corse. Aéroport.
Université. Cath. Sainte-Réparate (XVIIe s.). Arènes romaines de Cimiez (IIIe s.). Musées.
Au Ve s. av. J.-C., la colonie grecque de Massalia (Marseille) fonda Nice (Nikaia, "la Victorieuse"). Le comté de Nice, possession de la maison de Savoie depuis 1388, fut rattaché à la France en 1860.

⇒NICE, adj.
A.Vx ou région. [En parlant d'une pers., parfois d'un groupe de pers.] Simple, candide, niais. Un brave homme, un peu nice, appelé Monthyon (POMMIER, Colères, 1844, p.66). Le vieux Claude déclare: —Si elle est pas peute, l'est rudement nice, toujours! (GYP, Souv. pte fille, 1927, p.19).
En emploi subst. Ce qui se dégage souvent d'exquis et de rêveur du regard d'une rouée comme de celui d'une nice (L. DAUDET, Fant. et viv., 1914, p.150).
[P. méton. du subst.; en parlant d'un attribut de la pers., ou d'un fait, d'une action hum.] C'était une jeune paysanne assez jolie, l'air simple, nice et doux (A. FRANCE, Vol dom., 1904, p.316).
B.DR. ANC. Promesse nice. Promesse qui n'est assortie d'aucune garantie. (Dict. XIXe et XXe s.). Action nice. Action fondée sur une telle promesse (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth.:[nis]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 «sot, niais» (Moniage Guillaume, I, 885 ds T.-L.), qualifié de ,,vx`` ds RICH. 1680, bien vivant dans les parlers région. avec différentes nuances péj., v. FEW t.7, pp.104-105; 2. a) 1537 action nice (JEAN BOUTILLIER, Le Grand Coustumier général de pratique, f° 39 r°); b) 1611 promesse nice (COTGR.). Du lat. nescius «ignorant» (de nescire «ne pas savoir», comp. de la négation ne et de scire «savoir»).
DÉR. Nicet, -ette, adj. et subst., vx, diminutif de nice. Cette figure (...) enfantine, un peu nicette et naïve de mademoiselle de Bontin (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t.8, 1853, p.153). Des éperviers planent Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines (APOLL., Alcools, 1913, p.146). [], fém. [-]. 1re attest. 1225-30 (GUILLAUME DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 1261); dimin. de nice, suff. -et.

nice [nis] adj.
ÉTYM. V. 1160; du lat. nescius « qui ne sait pas », de nescire, de ne, et scire « savoir » (→ Nescience).
Vx (ou archaïsme littér.). Ignorant, simple, niais.
0 Allah m'a placé, simple et nice, dans un monde trop compliqué.
A. Arnoux, Suite variée, p. 55.
Anc. dr. || Promesse nice, sans garantie.
DÉR. Nicet.

Encyclopédie Universelle. 2012.