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ASSAM
ASSAM

ASSAM

État de l’Union indienne, situé dans l’extrême nord-est du pays, proche des frontières de l’Inde avec la Chine et avec la Birmanie. En grande partie montagneux, l’Assam ne compte que 22 414 000 habitants (recensement de 1991) malgré ses 78 438 kilomètres carrés.

La région est marginale par rapport au reste de l’Inde dont elle est largement séparée par l’ancien Pakistan oriental devenu le Bangladesh en 1971. Elle a été conquise par les Britanniques et incorporée à l’empire des Indes pour des raisons essentiellement stratégiques pendant les guerres avec la Birmanie dans les années 1820. Même les plaines étaient alors faiblement peuplées. Les bordures montagneuses sont longtemps restées incontrôlées, et ce n’est qu’en 1910 qu’ont été fixées les frontières avec la Chine; leur tracé est d’ailleurs contesté par Pékin. Ces montagnes sont très peu hindouisées et restent très en marge de la culture proprement indienne.

L’Assam a été une région d’immigration vers laquelle se sont déplacées les populations originaires des plaines du Gange et de son delta: d’abord pour fournir de la main-d’œuvre aux plantations de thé créées à partir de 1840 sur les basses pentes des montagnes, puis pour coloniser la plaine. Aussi la population de l’Assam a-t-elle augmenté rapidement, de 70 p. 100 entre 1921 et 1951. Depuis les années 1960, l’Assam est le siège de révoltes et de violences de la part de nombreuses minorités ethniques. La plaine, longue de 600 kilomètres, large de 100, constitue avec les piémonts la région active de l’État. Soumise au régime des moussons, elle est extrêmement pluvieuse (entre 1 800 et près de 3 000 mm) d’avril à septembre-octobre. Le Brahmapoutre a des inondations violentes qui constituent une menace constante et ont freiné les investissements. Dans les régions basses s’est néanmoins installée une paysannerie de colons récents, petits propriétaires, qui pratiquent un système de cultures imité de celui du Bengale et fondé sur la production de riz et de jute. L’Assam est peu industrialisé, du fait de son relatif isolement du reste de l’Inde et de l’absence de voies de communication modernes.

Sur les bordures de la plaine, les rivières descendant de l’Him laya ont étalé des cailloutis qui constituent d’énormes cônes de piémont. C’est sur ceux-ci qu’ont été développées les plantations de thé qui ont fait la célébrité de l’Assam. Leur création est due à l’initiative précoce de compagnies britanniques. Malgré les progrès de l’indianisation, les capitaux anglais occupent encore une grande place dans les entreprises qui fournissent la moitié du thé de l’Inde.

Les montagnes sont bien moins importantes du point de vue économique. À l’est, les crêtes qui séparent l’Inde de la Birmanie ont été en grande partie incorporées aux nouveaux États de Manipur et du N galand. Au nord, l’Assam englobe une partie de l’Him laya oriental, mal connu, peu accessible, notamment pour des raisons stratégiques. La forêt occupe encore des étendues très vastes en raison de la forte pluviosité. Les formations de type tropical se rencontrent jusqu’à 1 500 mètres environ; puis apparaissent des forêts de feuillus et enfin des conifères jusqu’à 3 000 mètres d’altitude.

Les populations montagnardes appartiennent aux groupes tibéto-birman ou tibéto-mongol. Elles sont très fragmentées du point de vue culturel — plus de cent vingt langues ont été recensées. Le bouddhisme et le christianisme sont les religions dominantes. Ces populations montagnardes pratiquent un système de culture fondé sur la longue jachère forestière, défrichée tous les dix ou quinze ans, pour des cultures de riz ou de légumes.

Les villes de l’Assam sont situées dans la plaine, le long du Brahmapoutre. En 1972, l’Assam a vu son territoire amputé du fait de la création de nouveaux États du Megh laya, de l’Arun chal Pradesh et du Mizoram. La capitale de l’Assam a alors été transférée de Shillong (devenue capitale du Megh laya) à Dispur, faubourg de Guw h ti (anciennement Gauh ti).

Assam
état de l'Inde, de part et d'autre du Brahmapoutre; 78 523 km²; 22 294 560 hab.; cap. Dispur. Région très humide; thé, riz, jute. Pétrole.

Encyclopédie Universelle. 2012.