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aduste

⇒ADUSTE, adj.
1. Brûlé, desséché :
1. ... ils [les démons] rencontrent les écumes sulfureuses et nitreuses, les marient, et par un art subtil les réduisent, adustes et cuites, en grains noirs, et les mettent en réserve.
F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Paradis perdu, trad. de J. Milton, 1836, p. 45.
MÉD., vieilli. ,,Se disait autrefois du sang et des humeurs du corps humain dans certaines maladies; la sécheresse de la constitution, la chaleur, la soif, la couleur noire du sang tiré des veines, le feu de sérosité, qui s'en séparait, étaient des indices de cet état prétendu du sang.`` (LITTRÉ-ROBIN 1865).
2. ... D'un sang aduste
Proviennent quelquefois ces inégalitez...
Le Boulanger de Chalussay, Elomyre hypocondre, 1878, II, 6 (Brunot t. 4, 1925, 1re part., p. 592).
ZOOL., vieilli. ,,Épithète donnée à des coquilles où le noir et le blanc sont disposés de manière à leur donner la même apparence que si elles avaient été rôties.`` (BESCH. 1845).
P. ext., rare. Desséché, assoiffé :
3. Elles [les abeilles] sont colériques sans doute, très-adustes de tempérament; les liqueurs et les parfums des fleurs les irritent et les obligent de se désaltérer souvent.
J. MICHELET, L'Insecte, 1857, p. 391.
2. P. anal. Hâlé par le soleil et le vent :
4. Il avait une chemise à fermeture éclair qui dégageait son cou. C'était un jeune homme aux tempes pâles dans son visage aduste comme chez ceux habitués au port de la casquette à longue visière en usage à bord des locomotives pour protéger les yeux des escarbilles, aux joues creuses, aux traits tirés.
B. CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 277.
Étymol. ET HIST. — XIIe s. méd. « brûlé, (en parlant du sang, des humeurs, de la bile) » (ALDEBRANDIN, Régime de santé f° 30 v° ds GDF. Compl. :on se doit garder de menger les croustes de pain, car elles engendrent colere aduste); Trév. 1752 précise : Il est mieux dans l'usage ordinaire de dire, Un sang brûlé.
Empr. au part. passé lat. adustus de adurere « brûler » (TITE-LIVE, 27, 47 ds TLL s.v., 899, 40 : si qui forte adustioris coloris).
Prononc. — 1. Forme phon. :[adyst]. 2. Dér. et composés : adustion.
STAT. — Fréq. abs. litt. :1.
BBG. — BÉL. 1957. — FÉR. 1768. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — NYSTEN 1814-20. — PLAIS.-CAILL. 1958. — PRÉV. 1755.

aduste [adyst] adj.
ÉTYM. XIIe; lat. adustus, de adurere « brûler ».
Vx ou littér. Brûlé, hâlé par le soleil, le vent.
1 C'était un jeune homme aux tempes pâles dans son visage aduste comme chez ceux habitués au port de la casquette à longue visière en usage à bord des locomotives pour protéger les yeux des escarbilles, aux joues creuses, aux traits tirés.
B. Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 277.
Anciennt. Se disait des humeurs du corps dans certaines maladies.
2 Les hommes alimentés de carnage et abreuvés de liqueurs fortes ont tous un sang aigri et aduste (…)
Voltaire, la Princesse de Babylone.

Encyclopédie Universelle. 2012.