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NYMPHÉACÉES
NYMPHÉACÉES

Les Nymphéacées (huit genres, environ quatre-vingts espèces) sont des plantes aquatiques d’eaux douces représentées dans toutes les parties du monde, sauf dans les zones circumpolaires et aux hautes altitudes. Elles sont très anciennes: on en a trouvé des restes indiscutables dans des sédiments du Crétacé supérieur, en Amérique, en Europe, en Asie, parmi les plus vieux fossiles angiospermiens. L’hétérogénéité des Nymphéacées est telle qu’elles ont été subdivisées en trois sous-familles: situation exactement comparable à celle des Légumineuses, groupe énorme [cf. LÉGUMINEUSES]; au sein d’une toute petite famille, un tel rassemblement de types divers signifie que ceux-ci représentent les résidus d’un ensemble autrefois beaucoup plus considérable.

Caractères généraux

Les fleurs des Nymphéacées sont construites suivant des architectures archaïques: toutes sont solitaires et hermaphrodites; elles possèdent un périanthe blanc, rouge, jaune, bleu, violet, suivant les espèces; elles offrent, en outre, les distinguant de toutes les autres plantes vasculaires aquatiques, certains caractères précis qui diffèrent suivant les sous-familles.

L’embryon est dicotylé; mais certaines particularités de l’anatomie (faisceaux conducteurs «fermés», dispersés dans le parenchyme de la tige) et la conformation de leurs fleurs évoquent les Monocotylédones, en particulier les Hélobiales, ordre formé aussi de plantes aquatiques; les Nymphéacées se situeraient donc, dans la phylogenèse, au niveau de l’un des points de divergence entre Monocotylédones et Dicotylédones, qui sont les deux grands ensembles composant les Angiospermes.

Nymphéoïdées

Les Nymphéoïdées (Nymphéacées sensu stricto ), avec cinq genres et environ soixante-quinze espèces, représentent la presque totalité de la famille. Leurs fleurs, qui s’épanouissent à peine au-dessus de l’eau, sont spirocycliques: les sépales, peu nombreux, sont insérés sur le réceptacle à un même niveau, formant ainsi un calice verticillé (cyclique); les pétales et les étamines, très nombreux, sont disposés suivant une spire à tours serrés; les carpelles (pistil), plus ou moins nombreux, sont verticillés. Dans la graine subsiste, à côté d’un albumen contenant un petit embryon [cf. GRAINE], un périsperme, tissu de réserve constitué par le nucelle exceptionnellement préservé. L’appareil végétatif comprend un rhizome enfoui dans la vase et produisant des feuilles à limbe cordiforme, ou disciforme, flottant en surface, porté par un pétiole dont la longueur dépend de la profondeur de l’eau.

Au centre de la fleur des Nymphaea (genre cosmopolite de quarante espèces), l’ovaire, semi-infère (périgynie) ou infère (épigynie), est formé de carpelles verticillés plus ou moins complètement soudés. Les étamines, très nombreuses, insérées sur une spire, se transforment progressivement, vers l’extérieur, en pétales blancs, roses, violacés, très nombreux, auxquels succède un verticille de quatre sépales verdâtres. Les feuilles, à limbe cordiforme, sont sans épines. Plusieurs espèces ou races de Nymphaea sont cultivées pour la décoration des plans d’eau. Le «lotus» des monuments de l’ancienne Égypte est un Nymphaea .

Les fleurs épigynes, roses ou rouges, des Victoria (genre sud-américain dédié à la reine Victoria d’Angleterre) ressemblent à celles des Nymphaea ; mais les feuilles sont épineuses et les limbes flottants disciformes à bord relevé, avec une fente pour l’évacuation de l’eau de pluie. Chez Victoria regia des bras morts de l’Amazone, ces limbes, dont le diamètre excède un mètre, supportent sans chavirer le poids d’un jeune enfant.

Dans le genre Nuphar (nénuphars), des régions tempérées de l’hémisphère boréal, l’appareil végétatif ressemble à celui des Nymphaea . Mais le pistil, formé de carpelles verticillés intimement soudés, est supère (hypogynie). Les nombreuses étamines sont entourées, sans transition, par une couronne de nombreuses petites écailles nectarifères (corolle); le calice, très développé (cinq ou six sépales jaunes), est la partie la plus colorée de la fleur.

Cabomboïdées

Les Cabomboïdées (Cabombacées) ne comptent que huit espèces réparties en deux genres (Brasenia , Cabomba ). La tige feuillée, non enracinée, flotte entre deux eaux et en surface. Les fleurs sont hypogynes et cycliques: le pistil, formé de trois ou six carpelles libres, est entouré par les étamines et les pièces périanthaires disposées en verticilles de trois. Les graines contiennent un périsperme.

Nélumboïdées

Les Nélumboïdées (Nélumbonacées) sont représentées par le seul genre Nelumbo (deux espèces). L’appareil végétatif est formé d’un rhizome enterré et de feuilles dont les limbes, disciformes, sont portés, bien au-dessus de l’eau, par un long pétiole dressé. Au centre de la fleur, qui s’épanouit au niveau des limbes, se dresse, prolongeant la tige et dominant étamines et périanthe (hypogynie), un curieux réceptacle en forme de cône renversé, dont la base, distale, est creusée de logettes contenant chacune un pistil [cf. FLEUR]. Aux étamines, très nombreuses, succèdent, sur des spires à tours très serrés, de grands pétales vivement colorés. Il n’existe pas de calice différencié. Les graines sont exalbuminées, sans périsperme.

N. nucifera , le lotus sacré des bouddhistes et des brahmanes, est une magnifique espèce, dont les limbes orbiculaires, d’un vert bleuté, et les superbes fleurs, roses ou violettes, couvrent mares, fossés et pièces d’eau, surtout près des temples, dans toute l’Asie tempérée et chaude. Le réceptacle accrescent, devenu après fructification une curieuse toupie ligneuse alvéolée, est commercialisé par les fleuristes. La longévité des graines est exceptionnelle [cf. GRAINE]. Cette plante n’abonde que grâce à l’homme; on n’en connaît que de rares stations naturelles, éparses depuis les bouches de la Volga jusqu’à l’Extrême-Orient soviétique.

La deuxième espèce, très voisine, mais à fleurs jaunes (N. lutea ) est spontanée de l’est à l’ouest de l’Amérique du Nord.

nymphéacées [ nɛ̃fease ] n. f. pl.
• 1817; de nymphéa
Bot. Famille de plantes angiospermes (dicotylédones), aquatiques, à rhizome, à canaux aérifères, à larges feuilles nageant sur les eaux douces (nélombo, nénuphar, nymphéa, victoria). Au sing. Une nymphéacée.

nymphéacées
n. f. pl. BOT Famille de dicotylédones dialypétales aquatiques (ordre des ranales) comprenant les nénuphars.
Sing. Une nymphéacée.

nymphéacées [nɛ̃fease] n. f. plur.
ÉTYM. 1816; de nymphéa.
Bot. Famille de plantes phanérogames angiospermes (Dicotylédones, dialypétales), aquatiques et rhizomateuses, à canaux aérifères, à larges feuilles nageant sur les eaux douces. || Principales nymphéacées : nelombo, nénuphar, nymphéa, victoria.Au sing. || Une nymphéacée.

Encyclopédie Universelle. 2012.