⇒ATTENIR, verbe intrans.
Attenir à.
I.— Gén. au part. prés. Être situé immédiatement à côté de, jouxter.
A.— Emploi actif
1. [En parlant d'un terrain, d'une pièce] :
• 1. Le salon communiquait à une jolie chambre à coucher à laquelle attenait une salle de bain.
BALZAC, Une Double famille, 1830, p. 246.
• 2. Ce jardin de mon oncle, dont je faisais aussi un lieu de retraite, n'attenait pas à la maison, il était, comme tous les autres jardins, situé en dehors des remparts gothiques du village.
LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, p. 185.
2. Plus rare. [En parlant d'une partie du corps, d'un vêtement] :
• 3. Le docteur voulut d'abord ôter le masque et reconnut qu'il était attaché d'une façon compliquée avec une multitude de menus fils de métal, qui le liaient adroitement aux abords de sa perruque et enfermaient la tête entière dans une ligature solide dont il fallait avoir le secret. Le cou lui-même était emprisonné dans une fausse peau qui continuait le menton, et cette peau de gant, peinte comme de la chair, attenait au col de la chemise.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Le Masque, 1889, p. 1161.
B.— Emploi en constr. impers. :
• 4. La loge était vaste et saine, il y attenait une chambre. Aussi le ménage Cibot passait-il pour un des plus heureux parmi MM. les concierges de l'arrondissement.
BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, p. 44.
II.— P. ext., rare. Appartenir comme membre d'une famille à celle-ci :
• 5. Il faudrait l'entendre lui-même s'étendant au long sur le mérite si extraordinaire de son beau-père, de sa belle-mère, et de tout ce qui leur attenait; car il abonde et ne tarit plus, une fois sur ce chapitre des alliances, des parentés, et des mérites de tous les siens.
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 249.
Rem. Lar. 19e et Nouv. Lar. ill. précisent que le sens est ,,peu usité``.
PRONONC. — Seule transcription ds LITTRÉ : a-te-nir.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1200 trans. « retenir » (Perceval, éd. Potvin 17259, ds T.-L., ne poi mon cop ateniz) — fin XIIIe s. ds T.-L.; fin XIIe s. pronom. (G. DE BERNEVILLE, Gilles, éd. G. Paris et Bos, 2828 ds T.-L.) — XIVe s. ds T.-L.; 2. 1172-74 trans. « garder, conserver » (G. DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. C. Hippeau, 872, ibid. : guarder et atenir Les kustumes del regne); 1283 « entretenir, conserver » (PH. DE BEAUMANOIR, Coutumes Beauvaisis, éd. Beugnot, 13, 7, ibid. : feme qui tient meson en doaire, le doit atenir de couvreture et de closture soufisant), attest. isolées; 3. 1242 atenir a « être parent de » (Fiefs div., I, I, Arch. Meurthe ds GDF. : Si nus qui a moi atensit) — 1611, COTGR.; qualifié de ,,vieux mot`` dep. Trév. 1752; 4. fin XIIe s. intrans. « (d'un bien, d'une terre) appartenir, dépendre » (Floovant, v. 2426 ds Dict. hist. Ac. fr., t. 4, p. 276a : Donné lor ai Sessoigne et l'enor qui atien) — 1611, COTGR.; 1845 (BESCH. : Attenir [...] Avoisiner, être proche).
Empr. prob. au lat. pop. attenire réfection d'apr. tenire (tenir), du lat. classique attinere « tenir » (PLAUTE, Men., 730 ds TLL s.v. 1142, 57); « retenir » sens 1 (TACITE, Ann., 13, 50, ibid., 1142, 62); « garder, maintenir » sens 2 (CICÉRON, Inv., 2, 169, ibid., 1143, 16); « toucher à, dépendre de » sens 4 (Q. CURTIUS RUFUS, 6, 2, 13, ibid., 1140, 55).
STAT. — Fréq. abs. littér. :16.
attenir [at(ə)niʀ] v. intr.
ÉTYM. V. 1173, atenir; lat. pop. attenire, du lat. class. attinere « tenir, toucher à, dépendre de ».
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♦ Vx ou littéraire.
1 Attenir à : être situé immédiatement à côté de. || La salle à manger attenait à la cuisine. ⇒ Attenant.
♦ Par ext. Toucher à…
0 Le cou lui-même était emprisonné dans une fausse peau qui continuait le menton, et cette peau de gant, peinte comme de la chair, attenait au col de la chemise.
Maupassant, le Masque, Pl., t. II, p. 1161.
2 Appartenir à une famille en tant que membre. || Attenir aux Condé.
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DÉR. Attenances, attenant.
Encyclopédie Universelle. 2012.