⇒BONDIEUSER, verbe.
P. iron., péj.
A.— Emploi intrans. Se prendre pour le bon Dieu, régner en dieu :
• 1. (...). Certes, c'est beaucoup, en ce XIXe siècle (...) à la suite de Bossuet, d'avoir été l'adaptateur à notre histoire sacrée, de la prose fluide des romans de Mme Sand. Certes, c'est beaucoup, je vous [Monsieur Renan] l'accorde, mais point assez vraiment, pour bondieuser, comme vous bondieusez, en ce moment, sur notre planète, — et je crois que l'avenir le signifiera durement à votre mémoire.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1872, p. 854.
B.— Emploi trans.
1. Identifier au bon Dieu, déifier, diviniser :
• 2. Drôle de peuple que ce peuple français! Il ne veut plus de Dieu, il ne veut plus de religion, et vient-il de débondieuser le Christ, aussitôt, il bondieuse Hugo et proclame l'hugolâtrie.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1885, p. 456.
2. Donner un caractère sacré. Nous sanctifier (...) bondieuser leurs mélodies (WILLY, Entre deux airs, par l'ouvreuse du Cirque d'été, 1895, p. 268).
Rem. On rencontre dans la docum. la forme adj. bondieusart qui présente un sens différent (v. bondieusard).
BBG. — PAMART (P.). Écriture artiste et créations verbales. Vie Lang. 1970, p. 308.
bondieuser [bɔ̃djøze] v.
ÉTYM. 1872, Goncourt, de bon Dieu, d'après bondieuserie et bondieusard.
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♦ Rare. Mot des Goncourt et des écrivains « artistes » de la fin du XIXe siècle.
1 V. intr. S'identifier à Dieu, se prendre pour le bon Dieu.
2 V. tr. Diviniser.
Encyclopédie Universelle. 2012.