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ASTURIES
ASTURIES

ASTURIES

Réduit chrétien de l’Espagne cantabrique au haut Moyen Âge, d’où partit la reconquête du León et de la Vieille-Castille, cette communauté autonome réduite à une seule province a conservé une forte personnalité historique et géographique. Entre les moyennes montagnes du Pays basque à l’est et les surfaces mamelonnées de Galice à l’ouest, la chaîne Cantabrique dresse en arrière du littoral une barrière continue de près de 2 000 mètres d’altitude, obstacle physique (frontière climatique) et humain (un seul passage important, Pajares, à 1 360 m). À l’est, le haut massif de calcaire carbonifère des Picos de Europa (Torre Cerredo, 2 648 m) porte une forte empreinte glaciaire, tandis qu’au centre et à l’ouest les quartzites et les calcaires paléozoïques, arqués autour de la cuvette d’Oviedo et affouillés par les torrents bien alimentés de ce grand versant orographique, dessinent un relief de crêtes appalachiennes. En avant, un alignement de hauteurs prélittorales isole un sillon prémontagnard d’une côte à rias où subsiste une plate-forme d’abrasion marine bien développée (la rasa ). Le climat et la végétation sont ceux d’un versant atlantique bien exposé (plus de 1 m de pluie par an), où dominent le chêne, le hêtre et la prairie. L’agriculture a sérieusement ressenti les effets de l’adhésion de l’Espagne à la Communauté européenne du fait de sa spécialisation laitière. Elle doit faire face à une reconversion qui lui permettra de relever une faible productivité due à la petite taille des élevages. Néanmoins, la production laitière des Asturies est la première d’Espagne. Comme au Pays basque, l’industrie est de loin la première activité; elle est fondée sur le plus important bassin houiller d’Espagne, qui s’étend dans les vallées montagnardes du Nalón et de ses affluents (Aller, Caudal et Trubia). En partie exporté par les ports d’El Musel, Avilés et San Esteban de Pravia, ce charbon (6,3 Mt en 1989) a surtout permis, à la fin du XIIe siècle, l’installation d’une puissante sidérurgie, utilisant du fer importé, à Mieres et à La Felguera, à laquelle se sont jointes les industries mécaniques, de la chimie et du verre (Oviedo). En même temps que l’exploitation du fer asturien, elle s’est fixée sur le littoral, faisant d’Avilés le premier complexe sidérurgique d’Espagne, et des Asturies la première région productrice de fer et d’acier. Si l’arrière-pays montagneux continue de se dépeupler, c’est le littoral qui concentre actuellement les hommes et les activités (Gijón, 258 000 hab., trafic portuaire de 12,4 Mt en 1992, et Avilés, 86 000 hab., estimation de 1990), Oviedo (186 000 hab., estimation de 1990), la capitale, spécialisée dans le tertiaire, est un carrefour entre les régions minières et sidérurgiques. La sidérurgie et les industries transformatrices des métaux concernent environ 40 p. 100 de l’emploi industriel, et les activités extractives 30 p. 100.

Asturies
communauté autonome du N.-O. de l'Espagne et région de la C.E., 10 565 km²; 1 128 370 hab.; cap. Oviedo.
La rég., montagneuse, a un climat océanique qui favorise l'élevage; la pêche est très active. Les richesses naturelles sont import.: houille (2/3 de la production nat.), fer, houille blanche. Nombr. centres industr.
Rome conquit le pays (v. 22 av. J.-C.) dont s'emparèrent les tribus germaniques en 411. Les Arabes s'y installèrent dès 711, mais du royaume fondé dans les montagnes (v. 717) par Pélage partit la "Reconquista". Ce royaume, qui s'agrandit de la Galice et du Léon, eut pour cap. Léon (v. 914). Le titre de prince des Asturies est donné depuis 1388 à l'héritier du trône d'Espagne.

Encyclopédie Universelle. 2012.