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christophore

CHRISTOPHORE, subst. masc.
Littér. [Pour désigner chaque chrétien et, plus spéc., Christophe Colomb] Celui qui porte le Christ :
1. ... nulle compétence, d'ailleurs — (...) pas plus que de charité, dans ces esprits de sacristie, manieurs d'éteignoirs, non les christophores qu'il leur faudrait être...
VERLAINE, Correspondance, Lettre à Emmanuel Signoret, t. 3, 1892, p. 324.
2. Il est, ce chrétien, lui aussi, et quoi qu'il fasse, un christophore, comme Colomb, mais un Christophore à tête de Méduse, un Christophore d'horreur, de hurlements, de bras tordus, et son Christ a été, à moitié chemin, annexé par les démons.
BLOY, Journal, 1904, p. 168.
Rem. Attesté comme n. propre seulement ds les dict. du XIXe et du XXe siècle.
Étymol. et Hist. 1. 1866 « porteur du Christ » (Lar. 19e, p. 237b, s.v. Christophe); 1892, supra ex. 1; 2. 1895 (BLOY, Journal, p. 29 : le Christophore [...] Messager du Salut découvrant la Terre Nouvelle [l'Amérique]); 1929 (CLAUDEL, Le Soulier de satin, p. 917). Adaptation du gr. anthropon. [Christophe], proprement « porteur du Christ », composé de « Christ » et de - (élément suff. -phore) avec allusion à la légende selon laquelle saint Christophe aurait transporté sur ses épaules le Christ-Enfant à travers un torrent. Dans 2, en outre, jeu de mot sur le nom de Christophe Colomb qui, traversant la mer, devait apporter le Salut [le Christ] aux Indiens d'Amérique. Fréq. abs. littér. :6.

christophore [kʀistɔfɔʀ] n. m.
ÉTYM. 1866; grec khristophoros, de Khristos (→ Christ), et -phoros (→ -phore).
Didact. (relig.). Celui qui porte le Christ, symboliquement (comme saint Christophe porte l'enfant Jésus).

Encyclopédie Universelle. 2012.