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doctriner

⇒DOCTRINER, verbe trans.
A.— Doctriner qqn. Endoctriner, instruire quelqu'un. Les meilleurs philosophes dissertaient devant l'adolescent. Lui, il écoutait, à peu près comme ferait un jeune lion qu'on doctrinerait et qui laisserait dire en bâillant (RENAN, Marc-Aurèle, 1881, p. 472).
B.— Doctriner qqc. Ériger en doctrine quelque chose; soutenir la thèse de... Il y a une incompatibilité absolue entre la monarchie parlementaire telle que nous l'avons connue, telle que ses docteurs l'ont professée, telle que ses orateurs l'ont doctrinée à cette tribune, et le suffrage universel (Fondateurs 3e Républ., Gambetta, 1870, p. 77). Cet invraisemblable crétin est le même qui doctrinait et prônait, à la société de Genève, le désarmement (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p. 192). Il y a des collaborationnistes conservateurs, il y a à Vichy quelques cervelles politiques pour doctriner une collaboration correcte, voire utile (L'Œuvre, 31 janv. 1941).
Étymol. et Hist. Ca 1135 « enseigner, instruire » (Couronnement Louis, 737 ds T.-L.) — XVIe s. ds HUG.; répertorié par Ac. Compl. 1842 et GUÉRIN 1892; 1870 (Fondateurs 3e Républ., loc. cit.). Dér. de doctrine; dés. -er (cf. lat. médiév. doctrinare « instruire » XIe s. ds NIERM.).

doctriner [dɔktʀine] v. tr.
ÉTYM. 1131, in D. D. L.; de doctrine.
1 Vx. || Doctriner qqn. Endoctriner.
2 Rare. || Doctriner qqch., en faire une doctrine. || Doctriner que… : ériger en doctrine que…
0 Pour doctriner que le mythe destiné à apaiser l'angoisse, la surexcite, il lui faut oublier — étrange omission chez un gœthien aussi prononcé — que la nature nous gratifie autant qu'elle nous terrifie. Avant de nous tuer, elle entretient notre vie.
Emmanuel Berl, le Virage, p. 75.

Encyclopédie Universelle. 2012.