⇒FASHION, subst. fém.
Vieilli. La mode, le bon ton dans le grand monde. Thérèse, assez étonnée de voir (...) dans un pauvre pays éloigné des grands centres de la fashion une bête de prix (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 430). Un « gentleman rider », fût-il un homme complètement nul, peut passer pour un modèle de « fashion » (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 417) :
• Pour achever de vous réconcilier, Mesdames, avec la Gazette de la Fashion, soyez assurées qu'elle aura souvent l'occasion de vous prier de tourner le feuillet, vous renvoyant ainsi aux illustrations qui reproduiront, le plus souvent possible, les dernières créations des premières maisons de la capitale; car Fashion veut dire Mode, et c'est ce dont la Gazette a la mission de s'occuper.
MALLARMÉ, Dern. mode, 1874, p. 766.
— P. méton., vx. Le beau monde, la société élégante. C'est encore une des habitudes de notre fashion parisienne d'arriver au spectacle quand le spectacle est commencé (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 770).
Prononc. :[] ds WARN. 1968, [] ds DG et ds Lar. Lang. fr. Ces 2 prononc. sont les plus fidèles à l'angl. BARBEAU-RODHE 1930 note qu'on prononce à l'angl., sans transcrire le mot. La prononc. de BESCH. 1845 : fai-chi-onn [] tente, également, de reproduire l'angl. Les prononc. francisées qu'on rencontre ds LITTRÉ : [] et ds DG [] (1re var.) sont considérées comme vieillies et hors d'usage ds BARBEAU-RODHE 1930. Étymol. et Hist. 1. 1698 English-fashions « genre élégant, ton et manières du beau monde » (Observations faites par un voy. en Angl., p. 396 ds BONN.), attest. isolée; 1819 of fashion cont. angl. (QUATREMÈRE DE ROISSY, Londres pittoresque, p. 16 ds Fr. mod. t. 20, p. 302); 1830 disciples de la Fashion (BALZAC, Nouv. Théorie du déjeuner, in O.D. II, p. 46, ibid.); id. le sentiment de la fashion (ID., Traité de la vie élégante, in O.D. II, p. 154, ibid.); 2. id. « société élégante » (ID., ibid., in O.D. I, p. 255 ds QUEM. DDL t. 3). Angl. fashion (v. angl. fasoun, faci(o)un...) « façon, forme, manière » attesté dep. ca 1300 ds NED, empr. au fr. façon. Fréq. abs. littér. :47. Bbg. DARM. 1877, p. 157. — DUCH. Beauté. 1960, p. 147. — GREIMAS (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 302. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 45, 227.
fashion [faʃjɔn] ou [fɛʃən] n. f.
ÉTYM. 1698; mot angl. venu du franç. façon.
❖
♦ Vx (employé au XIXe et au déb. du XXe — alors parfois prononcé à la française [faʃjɔ̃; fazjɔ̃]).
1 La mode, le bon ton. || Qui suit la fashion. ⇒ Fashionable.
1 La direction de la Dernière Mode (…) annonce une Gazette de la Fashion, destinée à tenir les Dames Françaises au courant de ce qui se passe à l'Étranger (…) Fashion veut dire Mode, et c'est ce dont la Gazette a la mission de s'occuper.
Mallarmé, la Dernière Mode, Pl., p. 765.
2 Le beau monde, la société élégante. || Le point géométrique du beau monde et de la fashion (→ Prétention, cit. 8).
2 Je lui ai dit quel rang vous teniez dans la fashion parisienne.
Barbey d'Aurevilly, Une vieille maîtresse, t. I, VII.
3 Ils s'en vont chez un tailleur de la fashion et le protégé est habillé comme un prince.
Lautréamont, les Chants de Maldoror, VI, p. 253.
4 Le monde politique, gouvernemental ou opposant, était représenté par ses notabilités les plus marquantes, le faubourg de Saint-Germain-en-Laye et le monde élégant international par leurs personnalités les plus en évidence, par les reines de la fashion et par les gentlemen à la mode.
A. Robida, le Vingtième Siècle (1883), p. 112.
Encyclopédie Universelle. 2012.