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PARALOGISME
PARALOGISME

PARALOGISME

Raisonnement erroné, fait en toute bonne foi et sans intention de tromper (ce qui le distingue du sophisme, qui est un paralogisme perpétré avec l’intention de tromper). Étymologiquement, commettre un paralogisme c’est «raisonner à côté». Historiquement, sont demeurés célèbres les paralogismes de la raison pure énoncés par Kant dans la dialectique de la Critique de la raison pure (1781): la psychologie rationnelle prétendait à tort pouvoir démontrer grâce à eux certaines propriétés de l’âme (à savoir sa substantialité, sa simplicité, sa personnalité, l’idéalité de ses représentations). Il s’agit là de paralogismes «transcendantaux» qui ont leur «fondement dans la nature de la raison humaine et entraînent une illusion inévitable mais non insoluble». L’erreur cachée consiste à confondre le «je pense», concept transcendantal (il ne sert qu’à «présenter toute pensée comme appartenant à la conscience») purement formel et vide de tout contenu, avec le moi empirique et avec l’âme. À partir de cette confusion, la psychologie rationnelle voudrait démontrer que l’âme possède des qualités qui impliquent, et c’est là le point essentiel, son immortalité. Que l’immortalité de l’âme n’est pas rationnellement démontrable, ou que sa prétendue démonstration repose en fait sur un paralogisme, telle est la première affirmation par où Kant inaugure sa critique de la métaphysique traditionnelle.

paralogisme [ paralɔʒism ] n. m.
• 1380; gr. paralogismos
Didact. Faux raisonnement fait de bonne foi (opposé à sophisme). erreur, non-sens.

paralogisme nom masculin (grec paralogismos, de paralogidzesthai, faire un faux raisonnement) Raisonnement faux dans sa forme.

paralogisme
n. m. LOG Raisonnement faux, mais fait sans intention d'induire en erreur (à la différence du sophisme).

⇒PARALOGISME, subst. masc.
LOG., PHILOS. Faute involontaire de raisonnement car se fondant sur des prémisses fausses. Si ses calculs [du comité des finances] se trouvaient inexacts, (...) ses raisonnements de perpétuels paralogismes, j'aurais certes, à mon tour, le droit d'être sévère (PROUDHON, Révol. soc., 1852, p.264). Dans son réquisitoire, d'une subtilité non exempte de quelques paralogismes, contre la médiation démoniaque, Augustin égratigne distraitement ceux qui confient cette fonction aux anges ou bons démons (Philos., Relig., 1957, p.36-4). C'est à l'expérience seulement que les règles de raisonnement ont pu s'élaborer au point d'inspirer une complète confiance; avant qu'elles pussent être considérées comme au-dessus de toute discussion, il a fallu nécessairement passer par bien des tâtonnements et des paralogismes (BOURBAKI, Hist. math., 1960, p.24).
En partic. [Chez Kant] Paralogismes de la raison pure, paralogismes transcendantaux. Raisonnements par lesquels on passe ,,subrepticement d'un usage empirique d'un concept à un usage transcendant et [qui] sont à la base des démonstrations de la psycho[logie] rationnelle (substantivité et simplicité de l'âme, personnalité du sujet et idéalité du rapport avec le monde externe)`` (AUR.-WEIL 1981).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1380 (ROQUES t.2, n° 8761). Empr. au gr. «faux raisonnement, argumentation captieuse, paralogisme». Fréq. abs. littér.:41.

paralogisme [paʀalɔʒism] n. m.
ÉTYM. 1380; empr. grec paralogismos.
Didact. Faux raisonnement, fait de bonne foi (par oppos. à sophisme); argument fallacieux. Erreur. || Les paralogismes de la raison pure dénoncés par Kant.
0 (…) il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant même touchant les plus simples matières de géométrie, et y font des paralogismes.
Descartes, Discours de la méthode, IV.

Encyclopédie Universelle. 2012.