⇒JOUALLE, subst. fém.
Vigne plantée de façon à laisser entre des rangées de ceps une bande de terrain destinée à d'autres cultures. Vignes à joualles, en joualles. Nous voyions à notre droite fuir les vignes en joualles sur les coteaux (FRANCE, Rôtisserie, 1893, p. 320). Ont également régressé les allées, joualles, chaintres, ouillères où 1, 2, 3, 4 ou 5 rangs de vigne alternaient avec une bande de terrain plus ou moins large réservée à des cultures intercalaires (LEVADOUX, Vigne, 1961, p. 107).
Prononc. et Orth. : []. Homon. joual. Var. joalle (ROB. Suppl., Lar. Lang. fr.). Étymol. et Hist. XVIe s. Bordelais jouale « latte de bois posée sur deux branches fourchues servant de berceau à la vigne » (Chron. bourdeloise, 43, éd. 1672 d'apr. A. Delboulle ds Romania t. 33, 1904, p. 561); 1793-94 Agenais joualles « rang de ceps de vignes alternant avec des bandes de terrain semées de céréales » (doc. Arch. du Lot-et-Garonne ds P. DEFFONTAINE, Les hommes et leurs travaux dans le pays de Moyenne Garonne, 1932, p. 227, note 2 : depuis quelques années, on a introduit un nouveau mode de planter la vigne en Agenais : on les plante à 6 pieds de distance et on les travaille à la charrue. Ces lignes s'appellent cancé ou joualles). Terme des pays de Moyenne Garonne, attesté en a. gasc. au XVe s. sous la forme joalle pour désigner une mesure de longueur appliquée à la vigne (1483 Arch. Gironde G 1731 ds A. BRUTAILS, Recueil sur l'équivalence des anc. mesures de la Gironde, 1942, p. 41), substantivation de [vinha] joalle, forme fém. de joual, jouaou « rangée de vigne » (Agen ds FEW t. 5, p. 61 a), auquel correspond dans le domaine d'oïl, le blésois jouau « sorte de berceau pour lier la vigne » 1301 et « planche de vigne » 1511 ds THIBAULT s.v., attesté, d'autre part dès 1276 par son dér. jouallée « rangée de vigne alternant avec des sillons de céréales » (Charte blésoise citée par A. THOMAS ds Romania t. 39, 1910, p. 235; cf. en 1340 joualée de vigne mesure de superficie agraire ds GDF., s.v. jalaie). Jouau représente le lat. jugalis « en forme de joug », employé substantivement, dont dérive également une forme parallèle joel, d'où le fém. jouelle « pièce de bois servant à attacher la vigne » (1555 COTTEREAU [originaire de Tours], Colum. ds GDF.; cf. Columelle jugare vineam « attacher la vigne »); cf. les accept. techn. de jugum, s.v. joug.
joualle [ʒwal] n. f.
ÉTYM. XVIe; forme fém. de l'anc. franç. jouau « pièce de bois pour attacher la vigne », du rad. lat. jugum (→ Joug).
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♦ Vitic. Vigne plantée de telle façon qu'à des rangées de ceps succèdent des terres intercalaires cultivées en céréales ou en légumes, etc. || Vigne à joualles, en joualles. — On écrit aussi joalle, joual (n. m.). — Var. graphique et phonét. : jouelle [jwɛl] n. f.
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HOM. Joual.
Encyclopédie Universelle. 2012.