⇒MAGNES, subst. fém. plur.
Arg. et pop., vieilli. Manières affectées. Synon. chichis. Faire des magnes. Je consens à être changé en pissotière si l'idée me vient jamais de faire des magnes avec vous (COLETTE, Cl. s'en va, 1903, p. 274). Les allumeuses, on les connaît. Ça voudrait bien, ça n'ose pas: des giries (...) on n'a pas de temps à perdre. Les roucoulades, les magnes, à la gare! (GENEVOIX, Mains vides, 1928, p. 64).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1880 (BRISSAC, Souv. prison, p. 78: T'as pas fini tes magnes?). Formé, p. abrév., sur manière (cf. FEW t. 6, 1, p. 281b).
magnes [maɲ] n. f. pl.
ÉTYM. 1880; abrév. pop. de manière.
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♦ Pop. Manières (surtout dans : faire des magnes).
1 — Vous n'y allez pas de main morte, vous ! répondis-je; vous êtes gai, mon garçon ! Vous vous voyez déjà place de la Roquette ! Il ne faut pas penser à des choses comme cela.
— À quoi bon faire des « magnes » ? reprit Beaujean, haussant les épaules. On sait bien ce que c'est.
Goron, l'Amour à Paris, t. I, p. 22.
2 Quand i's auront fini tous de se battre, i'r'viendra chez lui, i'dira à ses amis et connaissances : « Me v'là sain t' et sauf », et ses copains s'ront contents, parce que c'est un bon type, avec des magnes gentilles, tout saligaud qu'il est (…)
H. Barbusse, le Feu, t. I, p. 50.
Encyclopédie Universelle. 2012.