⇒MALENCONTRE, subst. fém.
Vx. Mauvaise rencontre. Seigneurs chevaliers, Dieu garde vos femmes de malencontre! Il n'y a rien de si sérieux que l'honneur (MUSSET, Quenouille Barb., 1840, II, 6, p. 332). Il aperçut (...) une troupe de petits hommes (...). Il s'enfuit de peur de malencontre; car le vin ne lui ôtait pas la prudence (A. FRANCE, Balth., Abeille, 1889, p. 277).
— P. ext., vieilli. Ce qui se produit mal à propos et cause de l'ennui. Synon. accident, mésaventure. Et maintenant que les années dévastatrices ont roulé abondamment leur torrent sur mon enfance, (...) je craindrais encore de froisser, par malencontre, ma piété filiale en quelqu'une de ses fibres qui plongent si avant dans le passé (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 560). L'homme avait grand'peur qu'il ne lui arrivât malencontre s'il n'allait sous le fayard (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 99):
• ♦ ... fuyant Bruxelles pour les mêmes motifs qui m'avaient fait sortir de Francfort, je choisis Liège, (...) et je fus m'y établir, non sans appréhension de quelque malencontre nouvelle; et j'avais tort; car je dois dire avec vérité et reconnaissance que (...) ce pays jadis si funeste pour moi, fut toujours en effet depuis la terre de l'hospitalité...
LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 645.
Rem. Parfois au masc. Si nous avions l'adresse de ce M. Dietsch, nous aurions eu une explication avec lui. Je suis bien fâchée pour vous et pour Nevers de ce malencontre (E. DE GUÉRIN, Lettres, 1838, p. 205).
Prononc. et Orth.: [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1174 «mauvaise rencontre; contretemps, malheur» mal encontre (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 4640 ds T.-L., s.v. encontre). Composé de male, fém. de mal1 et de l'a. fr. encontre «rencontre» ca 1165 ([CHR. DE TROYES], Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 3003), déverbal de encontrer «trouver quelqu'un sur son chemin», fin Xe s. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 414), lui-même formé sur la prép. lat. incontra qui depuis la Vulgate concurrence contra, v. aussi (à l') encontre. Fréq. abs. littér.: 16.
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1174 «mauvaise rencontre; contretemps, malheur» mal encontre (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 4640 ds T.-L., s.v. encontre). Composé de male, fém. de mal1 et de l'a. fr. encontre «rencontre» ca 1165 ([CHR. DE TROYES], Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 3003), déverbal de encontrer «trouver quelqu'un sur son chemin», fin Xe s. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 414), lui-même formé sur la prép. lat. incontra qui depuis la Vulgate concurrence contra, v. aussi (à l') encontre. Fréq. abs. littér.: 16.
malencontre [malɑ̃kɔ̃tʀ] n. f.
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♦ Vx ou par archaïsme. Mauvaise rencontre (à l'origine, avec l'idée d'un mauvais présage attaché à cette rencontre, cf. Sainéan, Langue de Rabelais, I, 306).
♦ Par ext. Événement funeste. ⇒ Accident, mésaventure. || « La malencontre est une mauvaise rencontre, une rencontre qui vient mal à propos, soit pour le temps, soit pour le lieu » (Lafaye). — ☑ Loc. littér. Par malencontre.
1 (…) j'ai appris (…) que les œufs cassés et le poisson mort signifient malencontre.
Molière, les Amants magnifiques, I, 2.
2 (…) nous étions treize à table; il ne faut pas se moquer des vieilles croyances. Remerciez Dieu de ce que vous êtes le seul auquel il ne soit pas arrivé malencontre (…)
A. de Vigny, Cinq-Mars, XXV.
3 Ils étaient, à la vérité, arrivés sans malencontre jusqu'à la maison de leur parent Iousèf (…)
A. de Gobineau, Nouvelles asiatiques, p. 244.
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DÉR. Malencontreux.
Encyclopédie Universelle. 2012.