PERFUSION
PERFUSI
Injection continue d’un liquide dans un vaisseau sanguin, la perfusion se pratique ordinairement par la voie veineuse. Chez le grand enfant et chez l’adulte, on utilise surtout les veines superficielles des membres; chez le nourrisson, les veines épicrâniennes sont facilement accessibles. Chez le nouveau-né, dans certains cas particuliers, on peut utiliser les vaisseaux ombilicaux (artères ou veines). Une asepsie draconienne doit être respectée tant dans la préparation des solutés à perfuser que lors de la pose de la perfusion et tout au long de la surveillance. Il existe plusieurs techniques de perfusion: ponction transcutanée à l’aiguille, mise en place d’un cathéter après ponction transcutanée; dans les cas difficiles, la dénudation veineuse peut être nécessaire, suivie de la pose d’un cathéter dans la veine dénudée. Les liquides perfusés peuvent être d’origine humaine (sang complet ou ses dérivés), ou solutés chimiques (solutions électrolytiques, glucidiques, protidiques, ou émulsions lipidiques).
Les indications de la perfusion sont extrêmement nombreuses: rétablir un équilibre hydroélectrolytique perturbé, assurer un bon remplissage vasculaire, introduire directement dans le sang des substances médicamenteuses qui auront ainsi une action à la fois plus rapide, plus intense, et donc plus efficace; enfin chez un sujet ne pouvant être alimenté par voie digestive, la perfusion permet d’apporter les éléments qualitatifs et quantitatifs nécessaires à la nutrition de l’organisme. (Le débit doit être judicieusement réglé en utilisant soit un dispositif électrique soit un système de «goutte à goutte»; on conseille de ne pas dépasser 1 litre par heure chez l’adulte et 100 centimètres cubes par heure chez le nourrisson.)
perfusion [ pɛrfyzjɔ̃ ] n. f.
• 1912; « action de répandre, d'asperger » 1374; de per, d'apr. transfusion
♦ Méd. Injection lente et continue de sérum. Être sous perfusion. Abrév. fam. (1975) PERF [ pɛrf ]. Pied de, à perfusion; abrév. pied de, à perf. — Perfusion sanguine : transfusion continue. ⇒ goutte-à-goutte.
● perfusion nom féminin (latin perfusio, -onis) Introduction de solutés dans le courant circulatoire à l'aide d'une aiguille ou d'un cathéter.
perfusion
n. f. MED Injection lente et continue, dans la circulation sanguine, de sérum, de sang ou de substances médicamenteuses en solution.
⇒PERFUSION, subst. fém.
MÉD. THÉRAP. Injection lente, régulière et prolongée par voie intraveineuse, d'un liquide médicamenteux ou nutritif. Synon. (vieilli) goutte à goutte. Perfusion de sérum, de glucose; réhydratation par perfusion; mettre sous perfusion. Il est d'ailleurs nécessaire d'ajouter au liquide de perfusion un peu d'ésérine, cet alcaloïde ayant pour but d'empêcher la destruction de l'acétylcholine, corps éminemment instable (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p. 56). La réhydratation du sujet doit être soigneuse au besoin par perfusion intraveineuse de sérum physiologique ou de sérum glucosé pendant la période de coma (QUILLET Méd. 1965, p. 340).
— En partic.
Injection d'un liquide dans l'artère principale d'un organe afin d'assurer une sorte de lavage au fur et à mesure que le sang s'écoule dans les veines. Perfusion du foie. En 1950 Jean Hamburger et ses élèves préconisaient la perfusion intestinale épuratrice (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 699).
PATHOL. et PHYSIOL. EXP. Injection à la vitesse de la circulation sanguine d'un liquide de substitution du sang de manière à maintenir en vie un organe ou un élément anatomique isolé. Cette objection s'applique bien davantage aux opérations journellement pratiquées dans les laboratoires de physiologie où l'on étudie le fonctionnement d'un organe isolé, où l'on réalise, par la perfusion, une circulation artificielle (J. VERNE, Vie cellul., 1937, p. 1).
REM. Perfuser, verbe trans., méd. Mettre sous perfusion une personne. En partic. Mettre en perfusion un organe ou un élément anatomique isolé. Soit deux cœurs de deux grenouilles A et B isolés, mais dont les innervations sont conservées. On les perfuse par un liquide nutritif qui traverse d'abord le cœur A, puis le cœur B (CAMEFORT, GAMA, Sc. nat., 1960, p. 285). Empl. adj. du part. passé. On met en train la circulation artificielle à peu près une heure après qu'on a sacrifié l'animal. En quelques minutes, l'organe perfusé se gonfle et prend une coloration rosée (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939 p. 65).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. Fin XIVe s. « action d'arroser, asperger » eau de la perfusion (J. GOULAIN, Ration., Richel. 437, f° 177 r° ds GDF.) — fin XVIe s.; 2. 1912 méd. (GARNIER et DELAMARE, Dict. des termes techn. de médecine, 5e éd. ds QUEM. DDL t. 14). Empr. au lat. perfusio « action de mouiller, de baigner », dér. de perfusum, supin de perfundere « verser sur, répandre ». Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 32. — QUEM. DDL t. 23.
perfusion [pɛʀfyzjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1912; « action de répandre, d'asperger », 1374; lat. perfusio, onis « action de baigner »; sens actuel, sur le modèle de transfusion.
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♦ Méd. Injection lente et continue de sérum dans un vaisseau. || Perfusion post-opératoire. — Perfusion sanguine : transfusion sanguine. ⇒ Goutte-à-goutte. — Abrév. fam. : perf [pɛʀf] n. f.
0 On vient de découvrir que la perfusion ne coulait pas aussi parce que l'aiguille, mal mise hier soir, s'était à moitié décrochée, produisant un petit hématome qui s'est déjà pratiquement résorbé.
Hervé Guibert, Cytomégalovirus, p. 25.
➪ tableau Lexique de la chirurgie.
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DÉR. Perfuseuse.
Encyclopédie Universelle. 2012.