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pullulant

⇒PULLULANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. — Part. prés. de pulluler.
II. — Adjectif
A. — 1. a) [Le subst. qualifié est plur. ou coll. sing.] Qui existe en grand nombre ou qui se multiplie en abondance et rapidement. Synon. grouillant, foisonnant. Végétation pullulante. Ainsi naissent les prés aux herbes pullulantes (RICHEPIN, Mer, 1886, p. 339). Une légion pullulante de nains, de gnomes, de kobolds prennent d'assaut les poutres et les meubles ouvragés (FAURE, Hist. art, 1914, p. 504). Plus encore par les mendiants, pullulants et tenaces, hautains comme des hidalgos (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 324).
[P. méton.] Les enfants, cessant de jouer, filaient entre les jambes, à travers l'activité pullulante des trottoirs (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 243).
b) En partic. Qui se reproduit ou procrée en grand nombre et rapidement. Synon. foisonnant, proliférant. Ce réseau de caves a bien toujours son immémoriale population de rongeurs, plus pullulante que jamais (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 522). Et toute la vermine pullulante de la terre les ronge sur place (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 225). Cette racine empruntée à l'Éden, à quoi les rattache la végétation pullulante du péché originel (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p. 228).
[P. méton.] Des coins les plus reculés, des nappes de soleil, des trous d'ombre, une odeur animale montait, chaude du rut universel. Toute cette vie pullulante avait un frisson d'enfantement (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1408).
2. [En parlant d'un espace, de qqc. en tant qu'espace] Dans lequel les choses existant en grand nombre ou se multiplient en abondance et rapidement. Synon. foisonnant, grouillant.
a) [Avec un compl. introd. par de indiquant ce qui pullule; le compl. est plur. ou coll. sing.] Le général Schmitz disait (...) que lorsqu'on revient (...) de ses cités pullulantes de population, nos capitales de l'Occident donnent le sentiment de villes dépeuplées par la peste (GONCOURT, Journal, 1872, p. 870). La nature n'est plus qu'un réservoir inépuisable, pullulant de petites formes vivantes sous le profond amas des branchages (FAURE, Hist. art, 1912, p. 209):
... il s'agissait d'une factorie d'essai (...) isolée au milieu des indigènes, de leurs forêts, qu'on me représentait, elle, comme une immense réserve pullulante de bêtes et de maladies.
CÉLINE, Voyage, 1932, p. 184.
b) [Sans compl.] [Le fleuve] roule obscurément sa masse pullulante (CLAUDEL, Connaiss. Est, 1907, p. 36). Il (...) se pencha sur le petit abîme pullulant (COLETTE, Blé en herbe, 1923, p. 11). Un lien pour se soustraire au monde, ce bal, une thébaïde encombrée, pullulante, déserte (ARNOUX, Suite var., 1925, p. 31).
B. — Rare. Qui permet la multiplication en abondance et rapide de quelque chose. Mais qu'on la fasse légèrement bouillir, alors s'éteint la vertu pullulante des plantes et des animaux (J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 49).
Prononc.:[], fém. [-]. Fréq. abs. littér.:32.

pullulant, ante [pylylɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1773; de pulluler.
Qui pullule. Grouillant. || La cave était occupée par une population (cit. 9) pullulante de rongeurs.
0 Là s'entassent vingt mille Juifs, dans un espace infiniment trop étroit pour leur vie pullulante.
Jérôme et Jean Tharaud, Marrakech, VII.

Encyclopédie Universelle. 2012.