⇒QUIBUS, subst. masc.
Vieilli, fam., plais. Argent, fortune. Cette campagne faite, ayant, comme il disait, « du quibus », il était venu ouvrir gargote à Montfermeil. Ce quibus, composé des bourses et des montres, des bagues d'or et des croix d'argent récoltées au temps de la moisson dans les sillons ensemencés de cadavres, ne faisait pas un gros total (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 458). Si tu [Flaubert] as besoin de quibus, j'ai pour le moment quelques sous à toucher (SAND, Corresp., t. 5, 1869, p. 312). Un homme que j'ai soutenu de mon argent (...). Car j'ai eu du quibus, moi, et de belles connaissances, et tout (A. FRANCE, Révolte anges, 1914, p. 168).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. Ca 1462 (Les cent Nouvelles Nouvelles, éd. F. P. Sweetser, 78 °, p. 462: moyennant de quibus). Mot lat. quibus, ablatif plur. du relatif qui, au sens de « au moyen desquelles choses », empl. p. plaisant. dans les milieux parlant lat. au même sens que le fr. avoir de quoi (v. FEW t. 2, 2, p. 1465). Fréq. abs. littér.:24.
quibus [kɥibys] n. m.
ÉTYM. XVe; employé d'abord dans les milieux parlant latin; mot lat., « par lesquels, au moyen desquels »; cf., en franç. fam., avoir de quoi.
❖
♦ Vx, pop. Argent, fortune. || Avoir du quibus. || Manquer de quibus.
1 — Balivernes que tout cela ! As-tu du quibus ? Il parut inquiet, il ne comprenait pas le mot quibus. La geôlière, voyant ce mouvement, jugea que les eaux étaient basses, et, au lieu de parler de napoléons d'or comme elle l'avait résolu, elle ne parla plus que de francs.
Stendhal, la Chartreuse de Parme, I, II.
2 Un jour qu'il avait pas mangé
Qu'i rôdait comme un enragé
Il a pour barboter l'quibus
D'un conducteur des omnibus
Crevé la panse et la sacoche
À la Bastoche
A. Bruant, À la Bastoche.
Encyclopédie Universelle. 2012.