⇒RESUCER, verbe trans.
A. — Sucer de nouveau; sucer longtemps. Ils étaient encore à table, resuçant les os, lorsque la nuit tomba (ZOLA, Terre, 1887, p. 327). [Dans un contexte amoureux] Tu voudras essayer de toutes les douceurs, de toutes ces choses fades et sucrées que resucent, entre langue et luette, les petites cousines sentimentales. Tu te gaveras des berlingots de l'amour (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 230).
B. — Pop., fam.
1. Répéter, revenir sur. Pour la quatrième ou cinquième fois nous resuçons les mêmes récits, les mêmes nouvelles, que nous avons, depuis la veille, lues dans Le Matin (...) et en anglais dans le Daily Mail, où un instant elles ont pris une sorte de vigueur nouvelle (GIDE, Journal, 1914, p. 472). Part. passé adj. Gardas qui parlait du salut de la France avec des mots tant de fois resucés (VIALAR, Hallali, 1953, p. 49).
2. Repasser dans son esprit. On ne naît pas à soixante ans; on se contente de survivre, de resucer (...) les disgrâces, les échecs subis (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 220).
Prononc.:[], (il) resuce [-sys]. Étymol. et Hist. 1550 « sucer de nouveau » (RONSARD, Odes, Des baisers de Cassandre, éd. P. Laumonier, t. 1, 198); 1895 « voir, lire, entendre, utiliser de nouveau » (BLOY, Journal, p. 179). Dér. de sucer; préf. re-. Fréq. abs. littér.:12. Bbg. QUEM. DDL t. 12.
resucer [ʀ(ə)syse] v. tr.
ÉTYM. 1550; de re-, et sucer.
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1 Sucer de nouveau; sucer longtemps. — Par métaphore :
0 (…) de toutes les douceurs, de toutes ces choses fades et sucrées que resucent, entre langue et luette, les petites cousines sentimentales.
Hervé Bazin, Vipère au poing, p. 220.
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DÉR. Resucée.
Encyclopédie Universelle. 2012.