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sorbonique

⇒SORBON(N)IQUE, (SORBONIQUE, SORBONNIQUE)adj. et subst. fém.
I. — Adjectif
A. — [En parlant d'une pers.] Qui est étudiant ou professeur à la Sorbonne. [Cette vieille doctrine de St Thomas] remaniée et triturée par vingt générations sorboniques (SAINTE-BEUVE, Gds écriv. fr.: XIXe s., 1869, p. 147). [La boutique] était pleine de normaliens et d'étudiants sorboniques qui s'y donnaient rendez-vous pour parler de l'Affaire et s'échauffer en commun (THARAUD, Péguy, 1926, p. 160).
B. — [En parlant d'une chose]
1. Qui a rapport à la Sorbonne. Synon. sorbonnard (fam.), sorbon(n)ien. Conférence sorbon(n)ique. Ces sombres bancs sorbonniques (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 156).
2. Qui est caractéristique de la Sorbonne. Synon. fam. sorbon(n)ard. Jugement, opinion sorbon(n)ique. Abelly, docteur lui-même, mais que n'égare pas le préjugé sorbonique. « Pour moi, dit une visitandine, j'ai admiré souvent la profondeur de son esprit (...) » (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 236). Barrès n'a pas senti combien la critique de l'esprit sorbonique par Péguy, du « parti intellectuel » comme il disait, allait au fond des choses (THARAUD, Pour fid. de Péguy, 1928, p. 86).
II. — Subst. fém. Thèse soutenue autrefois en Sorbonne et qui constituait la troisième épreuve de la licence de théologie. Soutenir (une opinion dans) sa sorbon(n)ique. La sorbonique devait durer douze heures (Ac. 1835, 1878). [M. Arnauld] soutint magnifique les quatre thèses voulues: la première appelée Sorbonnique, le 12 novembre 1638 (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 18).
REM. 1. Sorbon(n)iquement,(Sorboniquement, Sorbonniquement) adv. D'une manière qui rappelle la Sorbonne et les sorbonnards. Fort sorbonniquement documenté (ARÈNE, Vers la calanque, 1896, p. 210). 2. Sorbon(n)iqueur,(Sorboniqueur, Sorbonniqueur) subst. masc. a) Vx, péj. Théologien de l'ancienne Sorbonne. Si Madame la Dauphine décédait ici, les lois françaises permettraient-elles le retour de ses cendres? Ce serait un point délicat de controverse entre les sorboniqueurs de la Doctrine et les casuistes de Proscription (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 278). b) P. anal. Professeur de l'enseignement supérieur actuel. L'auteur a su allier intelligence et clarté, vertu que connaît rarement la critique pédantesque des « sorbonniqueurs » (Le Devoir, 6 janv. 1973, p. 14, col. 2).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1740-1878: sorbonique. Cette orth. est aussi celle de GATTEL 1841, LITTRÉ, DG, Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. 1. 1541 escoles sorboniques (CALVIN, Institution Chretienne, III, 18, éd. J.-D. Benoit, t. 3, p. 307); id. ces accariastres sorboniques (ID., ibid., p. 308); 2. 1547 subst. fém. « thèse soutenue en Sorbonne » (MELL. DE S. GELAIS, Sonnets, 7 ds GDF. Compl.). Dér. de Sorbonne, n. d'un collège de théologie de Paris (v. sorbonne); suff. -ique. Bbg. RICHARD (W.) 1959, p. 101, 106 (s.v. sorbonique; sorboniqueur).

sorbonique [sɔʀbɔnik] adj. et n. f.
ÉTYM. Fin XVIe; n. m., 1541, « théologien catholique »; de Sorbonne, d'abord nom d'un collège de théologie fondé au XIIIe par Robert de Sorbon.
1 Hist. Relatif à l'ancienne Sorbonne (école de théologie de Paris sous l'Ancien Régime).
2 N. f. Anciennt. || La sorbonique : la thèse soutenue en Sorbonne, qui constituait la troisième épreuve de la licence de théologie.

Encyclopédie Universelle. 2012.