Akademik

tapis-franc

⇒TAPIS(-)FRANC, (TAPIS FRANC, TAPIS-FRANC), subst. masc.
Vx. Taverne, cabaret mal famé où se réunissaient les malfaiteurs. Allez aux tapis francs de Vanvre et de Montrouge, Courez aux galetas, aux caves, aux taudis, Les échos vous diront partout ce que je dis: Ce drôle était voleur avant d'être ministre! (HUGO, Châtim., 1853, p. 206). Sottoboïo: (...) Cette exécrable ébauche qui ridiculise votre auguste profil, quel autre a pu la commettre, la nuit, qu'un habitué de ce tapis-franc? ... Le Prince: C'est probable... Aussi bien ce café est un vrai foyer d'intrigues! (SARDOU, Rabagas, 1872, I, 3, p. 7).
Prononc. et Orth.:[]. Plur. des tapis-francs. Étymol. et Hist. 1798 (MERCIER, Nouv. Par., t. II, p. 75 ds BRUNOT t. 10, p. 237, note 5). Comp. de tapis et de franc3.

tapis-franc [tapifʀɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1798; de tapis, et franc.
Vx. Cabaret mal famé, où se réunissaient des malfaiteurs (pour partager leur butin).Par ext. Café borgne, taverne (→ Cour, cit. 6).
1 Il voulait apprendre la savate, pour visiter les tapis-francs de la Cité, comme le prince Rodolphe des Mystères de Paris (…)
Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, IV.
2 Le bon vin fort ! criaient les taverniers devant leur porte. Villon les a entendus bien souvent (…) On jouait en ce temps-là à la chevillette, au tasseau, à croix et à pile, dans les tapis-francs. Aujourd'hui c'est aux plats ou aux doubles. Mais les dés sont les mêmes… les tricheurs, eux aussi.
Francis Carco, Nostalgie de Paris, p. 149.

Encyclopédie Universelle. 2012.