Akademik

AUVERGNE

AUVERGNE

Région complexe du Massif central, l’Auvergne est comprise entre le Limousin à l’ouest, les Causses au sud et le rebord oriental à l’est. Deux lignes de hauteurs, granitiques et volcaniques, se soudent au sud et enserrent un fossé d’effondrement, rempli de sédiments calcaires et marneux. La ligne des hauteurs occidentales associe, du nord au sud, des formes très diverses. Des plateaux, inclinés vers le nord-ouest et atteignant 800 mètres, sont traversés par la Sioule, la Dordogne, et sont composés de terrains éruptifs et de dépôts tertiaires: les monts Dôme, ensemble de puys, cônes volcaniques quaternaires, atteignent 1 465 mètres au puy de Dôme; les monts Dore portent le plus haut sommet du Massif central, le puy de Sancy (1 886 m), cône volcanique jeune; l’Artense est un pays peu volcanique (orgues basaltiques de Bort-les-Orgues), très marqué par l’érosion glaciaire sur un soubassement cristallin; le Cézallier, vaste planèze basaltique, s’élève à 1 200 mètres; le Cantal, ensemble volcanique complexe et étendu, est entaillé de larges vallées et culmine au plomb du Cantal, à 1 858 mètres. La ligne des hauteurs orientales comprend La Madeleine, composée de roches cristallines, et les monts du Forez (1 600 m), séparés du Livradois (1 200 m) par la fracture du Dore. Peu marquées par le volcanisme, ces hauteurs le sont par la glaciation, qui a laissé des éléments caractéristiques: coulées de solifluction, vallées en auge. Elles sont accidentées de bassins (Ambert, Le Puy) et de vallées profondes. Une succession d’ensembles, en majorité volcaniques, limite l’Auvergne au sud. Le Velay s’élève à 900 mètres à l’ouest mais porte, au sud-est, des cônes élevés de type péléen: mont Gerbier-de-Jonc (1 551 m), mont Mézenc (1 754 m); la Margeride, haut plateau cristallin (1 400 m), est séparée du bas Gévaudan (1 000-1 200 m) par la Truyère; l’Aubrac, table basaltique, atteint 1 471 mètres au Mailhebiau. Les Limagnes s’insèrent dans ce cadre montagneux: Petites Limagnes du Sud (Limagnes de Langeac, de Brioude, d’Issoire); puis, vers le nord, la Grande Limagne s’étire sur 90 kilomètres, large fossé d’effondrement tertiaire et zone la plus riche de l’Auvergne.

Aussi diverse que ses «pays», l’activité économique de l’Auvergne est cependant dominée par l’agriculture; celle-ci reste médiocre dans les pays pauvres: l’Artense, région forestière, a remplacé un élevage ovin par celui de vaches de Salers; la Margeride, le bas Gévaudan aux pâtures étendues, aux structures agraires archaïques restent très isolés et encore trop peuplés pour les possibilités naturelles; les coulées volcaniques récentes de la chaîne des Puys, pauvres en terre arable, sont le domaine de la lande. Les autres pays ont une activité agricole plus importante: le Forez et le Livradois, très dépeuplés, maintiennent une agriculture traditionnelle; l’élevage l’emporte sur la culture: celui des veaux de boucherie est favorisé par des pâturages d’altitude (1 300 m); les plateaux du Nord-Ouest portent des cultures de blé, de fourrages; un élevage important (bovins charolais dans le Nord, porcs, moutons et vaches de Salers dans le Sud) s’accompagne de la production de fromages. Sur les planèzes, les cultures prospèrent: blé, orge et avoine (jusqu’à 1 300 mètres), lentilles. L’élevage bovin est l’activité principale dans le Cantal (race bovine de Salers), dans l’Aubrac (race de l’Aubrac), dans le Cézallier, dans les monts Dore, dans la chaîne des Puys. Les vaches trouvent de très bons pâturages vers 1 000-1 200 mètres; leur lait sert à la fabrication de nombreux fromages (bleu d’Auvergne, saint-nectaire, cantal) soit à la ferme, soit dans des fromageries coopératives. Le mouvement coopératif gagne l’élevage lui-même.

Une dépopulation intense a marqué en Auvergne la campagne plus que les zones urbanisées de la montagne. «Montés» à Paris, les Auvergnats y ont exerçé un certain nombre de métiers, tels cafetiers, cochers, marchands de charbon. Ce courant a fait de l’Auvergne l’une des régions les moins peuplées et les plus vieilles de France. L’industrie tend vers la modernisation dans des secteurs artisanaux, au Puy, à Ambert, à Thiers, à Clermont-Ferrand, à Issoire, mais la zone industrielle de Montluçon-Commentry reste en crise, en particulier en raison des difficultés que rencontre la firme Michelin. Les possibilités industrielles de l’Auvergne sont modestes, si l’on considère les matières premières, nombreuses mais éparpillées en de petits gisements, et les sources d’énergie hydroélectriques médiocrement peuplantes. Le tourisme est une activité en voie de développement, et le thermalisme attire chaque année de nombreux curistes.

En dehors de Clermont-Ferrand (140 167 hab. en 1990), vallées et limagnes n’accueillent que des villes d’importance moyenne: Le Puy, avec quelque 22 000 habitants en 1991; Ambert (8 000); Thiers (15 000); Brioude (7 200); Issoire (14 000); Moulins (23 000); Vichy (28 000).

Circonscription d’action régionale (dont le siège est à Clermont-Ferrand), l’Auvergne regroupe les départements de l’Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme: 1 321 200 habitants en 1990 sur 26 180 kilomètres carrés.

anc. prov. franç. correspondant à la Région Auvergne.

— Peuplée dès le paléolithique, elle résista aux Romains avec Vercingétorix (échec de César à Gergovie). Conquise par Clovis en 507, elle fit partie du duché d'Aquitaine et devint un comté en 979. En 1155, elle fut divisée. Ces fiefs revinrent à la Couronne entre 1531 et 1693.

région admin. française et de la C.E., formée des dép. de l'Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme; 25 988 km²; 1 358 609 hab.; cap. Clermont-Ferrand. Géogr. phys. et hum. - Plus de 60 % du territoire auvergnat, situé au coeur du Massif central, se trouve en zone montagneuse (1 885 m au puy de Sancy). Humides et rudes en hiver, auj. faiblement peuplés, les hauts plateaux, souvent surmontés de massifs volcaniques (chaîne des Puys, mont Dore, Cantal, Velay), sont couverts de forêts et de pâturages. Ils s'opposent aux plaines, vallées et bassins, qui concentrent la majorité des hab. Château d'eau naturel, la région alimente les bassins de la Loire et de la Garonne. La pop. émigre depuis le XIXe s. écon. - Le secteur primaire reste important (plus de 10 % des actifs): élevage laitier, fromages; ressources en bois, eaux minérales (Vichy, Volvic). Industries: pneus (Michelin), équipements auto., coutellerie de Thiers (70 % de la prod. nationale). Le tourisme est actif. La construction d'autoroutes désenclave l'Auvergne.