AUXERRE
AUXERRE
Aucun vestige ne subsiste du premier établissement, au confluent de l’Yonne et du ruisseau de Vallan, connu sous le nom d’Autricum. Lieu de passage important dès l’époque gallo-romaine, au carrefour de la via Agrippa reliant Lyon à Cologne et des voies transversales desservant la Bourgogne, le Jura et la Suisse, Autussiodurum, créée par les Romains à proximité d’Autricum, est au IIIe siècle la capitale de la IVe Lyonnaise. La ville est entourée au IVe siècle d’une enceinte (dont le tracé se retrouve encore dans la topographie). Au début du Ve siècle, elle fait partie du royaume burgonde, puis, à la suite des campagnes de Clovis, au début du VIe siècle, elle passe au royaume franc. De nombreux monastères sont fondés en dehors de l’enceinte: Saint-Germain, Saint-Laurent-de-Cosne, Saint-Amatre, Saint-Eusèbe.
La ville doit faire face aux invasions des Sarrasins en 732, et à celle des Normands au IXesiècle. L’école d’Auxerre a alors un grand rayonnement intellectuel, dû principalement à l’enseignement du théologien Remi d’Auxerre. Le comté d’Auxerre reste dans la mouvance du duché de Bourgogne jusqu’au XIe siècle. En 1005, la ville est annexée au domaine royal, puis abandonnée par Robert II le Pieux à Renaud de Nevers. L’évêque partage avec le comte le pouvoir temporel. En 1166, le comte Guillaume VI décide d’entourer de murs les bourgs formés autour des monastères: cette nouvelle enceinte sera terminée en 1192 par Pierre de Courtenay. À la même époque, les bourgeois reçoivent une charte communale. Le comté d’Auxerre passe, à la fin du XIIIe siècle, à la maison de Chalon. Jean de Chalon vend la ville au roi Charles V en 1370-1371. Pendant la guerre de Cent Ans, les Auxerrois prennent le parti du duc de Bourgogne: la ville est bourguignonne jusqu’au traité d’Arras (1482), qui la rend à la France. Victime de troubles religieux en 1561 et en 1563, elle est pillée par les protestants en 1567, adhère à la Ligue en 1587, puis fait sa soumission à Henri IV en 1594.
Auxerre connaît une période de grande prospérité économique au XIXe siècle, avec la création d’une manufacture de couleurs en 1836, la fondation des usines Guillet, spécialisées dans la production des machines pour le travail du bois en 1847 et la construction de la gare en 1855. Mais, laissée à l’écart par la voie ferrée Lyon-Marseille, elle a un rayonnement essentiellement local. Elle connaît une relative régression avec la crise viticole de 1875-1880. La ville s’agrandit cependant assez considérablement jusqu’au premier quart du XXe siècle, où l’expansion se ralentit. Auxerre, avec 38 816 habitants en 1990, reste encore un lieu d’échanges des produits agricoles, où l’on fabrique les instruments nécessaires aux cultures (machines agricoles par exemple). 23,6 p. 100 de la population active sont employés dans l’industrie. Une zone industrielle s’est créée à la périphérie nord-est de la ville; un certain nombre d’industries auxerroises s’y sont installées, ainsi que des entreprises décentralisées de la région parisienne. Le secteur tertiaire occupe 75,8 p. 100 de la population active.
Encyclopédie Universelle. 2012.