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PRÉLUDE
PRÉLUDE

PRÉLUDE

D’une façon générale, en musique, le terme «prélude» désigne un mouvement autonome (par opposition à l’introduction, théoriquement rattachée à ce qui suit) servant à introduire le corps principal de l’œuvre, voire une autre œuvre ou un groupe d’œuvres sans rapport direct avec lui (brèves interventions d’orgue avant les diverses parties de la messe). Chez Bach, les Suites anglaises pour clavecin se distinguent des Suites françaises par la présence d’un prélude avant les danses proprement dites.

Par extension, le prélude est une forme musicale introduisant une fugue, une cantate, un opéra, ce qui rend le terme plus ou moins synonyme d’introduction ou d’ouverture.

Avec ses Préludes pour piano, Chopin écrivit une série de courtes pièces proches de l’improvisation, n’introduisant rien sinon le silence (ou la pièce suivante), mais dont on peut trouver partiellement l’origine dans l’habitude qu’avaient les pianistes d’improviser brièvement avant de jouer (c’est peut-être, compte tenu de cette possibilité virtuelle, pourquoi ces Préludes font appel aux 24 tonalités majeures et mineures). Le seul grand successeur de Chopin en la matière fut Debussy, qui donna en outre à ses Préludes des titres, inscrits d’ailleurs par lui (démarche significative) non pas au début, mais après l’ultime mesure de chacun.

prélude [ prelyd ] n. m.
• 1530; bas lat. præludium
1Suite de notes qu'on chante ou qu'on joue pour se mettre dans le ton.
2Pièce instrumentale ou orchestrale de forme libre qui sert à introduire une autre pièce ou qui constitue un tout par elle-même. Préludes et fugues de J.-S. Bach. Préludes de Chopin. Introduction symphonique d'un opéra.
3(1532) Fig. Ce qui précède, annonce (qqch.); ce qui constitue le début (d'une œuvre, du déroulement d'événements, d'un fait). annonce, commencement, préliminaire, prologue. « Le prélude des hostilités » (Martin du Gard). « Prélude à Verdun », de J. Romains. « Prélude à l'après-midi d'un faune », poème symphonique de Debussy.

prélude nom masculin (bas latin praeludium, du latin classique praeludere, se préparer à jouer) Pièce musicale, sans forme imposée, précédant une œuvre instrumentale, théâtrale ou une cérémonie liturgique. (Au XIXe s., le prélude devient indépendant avec Chopin. Liszt le traite de manière symphonique. Debussy en fera une évocation sensorielle alors qu'il représentait la musique pure avec Fauré, Rakhmaninov, Saint-Saëns.) Ce qui précède, annonce, prépare, fait présager quelque chose : Cette phrase était le prélude habituel de ses sermons.prélude (synonymes) nom masculin (bas latin praeludium, du latin classique praeludere, se préparer à jouer) Ce qui précède, annonce, prépare, fait présager quelque chose
Synonymes :
- annonce
- préambule
- préface
- préliminaires
- prodrome
- prologue

prélude
n. m.
d1./d MUS Introduction musicale précédant un morceau. Un prélude de Bach.
|| Composition libre, constituant un morceau autonome. Les préludes pour piano de Chopin.
d2./d Fig. Ce qui précède, annonce ou prépare un fait, un événement.

⇒PRÉLUDE, subst. masc.
A.MUSIQUE
1. Suite de notes, souvent improvisée, chantée ou jouée pour se mettre dans le ton et essayer, chauffer la voix ou l'instrument. Quelques mesures de prélude (Ac. 1935). Satou attaqua les cordes de sa harpe avec une énergie joyeuse et sur un rythme vif (...); après ce prélude, elle entonna un chant célébrant les charmes du vin (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p.200). Elle se revit dans sa blanche robe de bal; les lustres, de haut, faisaient ruisseler la lumière; le plancher miroitait. Langoureusement, les violons laissaient s'éteindre le prélude (REIDER, Mlle Vallantin, 1862, p.199).
2. a) Pièce instrumentale ou orchestrale de forme libre servant d'ouverture à une oeuvre vocale (opéra, oratorio) ou instrumentale (suite) ou d'introduction à une action liturgique ou à un acte officiel ou solennel (d'apr. Mus. 1976). Préludes et fugues de J.-S. Bach; prélude de Lohengrin, de Parsifal. Le bâton de Hans Richter s'abaissa, les musiciens jouèrent le prélude; puis, le rideau se séparant, découvrit un morne paysage (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p.331). Au début surtout pendant l'exécution du Prélude [de Tristan] —(...) les longues, insistantes flammes sinueuses du Prélude, tout anémiées, étaient décolorées (DU BOS, Journal, 1927, p.244).
b) P. ext. Pièce instrumentale ou orchestrale constituant un morceau autonome, de forme libre. Préludes (pour piano) de Chopin, de Debussy; Préludes de Liszt; Prélude à l'après-midi d'un faune (poème symphonique de Debussy). Le pianiste qui avait à jouer deux morceaux de Chopin, après avoir terminé le prélude, avait attaqué aussitôt une polonaise (PROUST, Swann, 1913, p.335). Je me suis mis au piano pour changer le cours des idées, ai joué (...) par coeur, le premier morceau de la Sonate en si mineur de Chopin (...), le premier Prélude et celui en mi b. maj. Le tout horriblement mal, à la seule exception du premier prélude (GIDE, Journal, 1914, p.445).
B.Au fig. Ce qui prépare, annonce quelque chose, en constitue l'introduction. Synon. annonce, commencement, préambule, préface, préliminaire, prodrome, prologue. Prélude des hostilités; en prélude à des négociations. Ses tâtonnements même [du débutant en peinture] nous intéressent, car ce sont les préludes d'un art nouveau (HUYSMANS, Art mod., 1883, p.15):
♦ Après avoir admirablement ébauché le culte de la Femme, prélude nécessaire à la Religion de l'Humanité, le sentiment féodal détermina réellement, au siècle des croisades, l'altération qu'éprouva le monothéisme occidental, quand la Vierge y tendit à remplacer Dieu.
COMTE, Catéch. posit., 1852, p.365.
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694 et 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist.1. Mus. a) 1530 «suite de notes qu'on chante, qu'on joue pour essayer la voix, l'instrument» (P. ATTAINGNANT, «Magnificat» sur les huit tons avec «Te Deum laudamus, et deux préludes...»); b) 1690 «courte pièce musicale, ayant un caractère d'improvisation» (FUR.); c) 1765 «introduction instrumentale ou orchestrale à une oeuvre musicale» (Encyclop.); 2. 1535 «ce qui annonce et précède quelque chose en lui servant comme d'entrée et de préparation» (RABELAIS, Gargantua, Prologue, éd. R. Calder, M. A. Screech et V.-L. Saulnier, p.11). Empr. au b. lat. praeludium (v. NED), dér. de praeludere (préluder). Fréq. abs. littér.:318. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 259, b) 333; XXes.: a) 395, b) 710.

prélude [pʀelyd] n. m.
ÉTYM. 1530; bas lat. præludium, du lat. præludere, de præ, et ludere. → Préluder.
1 Suite de notes qu'on chante ou qu'on joue pour se mettre dans le ton.
2 (1690). Pièce instrumentale ou orchestrale de forme très libre qui sert à introduire une autre pièce ou qui constitue un tout par elle-même (peut s'opposer à postlude).(1765). || Préludes précédant les fugues de J.-S. Bach (toujours dans la même tonalité que la fugue). || Préludes de Liszt, de Chopin.Introduction symphonique d'un opéra qui ne se présente pas sous la forme traditionnelle de l'ouverture. || Le prélude wagnérien (→ Introduction, cit. 5).
1 Le prélude appartient essentiellement à la musique instrumentale. C'est une pièce de dimensions assez variables, qui, ainsi que l'indique son nom, a pour fonction d'introduire une ou plusieurs autres pièces : suite de danses ou fugue. Cependant, des compositeurs comme Chopin et Debussy ont écrit des séries de préludes qui se suffisent à eux-mêmes.
A. Hodeir, les Formes de la musique, p. 86.
Prélude à l'après-midi d'un faune, poème symphonique de Debussy, inspiré par le poème de Mallarmé.
3 (1532). Fig. Ce qui précède ou annonce (qqch.); ce qui constitue le début (d'une œuvre, du déroulement d'événements, d'un fait). Annonce, commencement, préliminaire, présage, prologue. || Prélude à Verdun, de J. Romains.
1.1 Albertine (…) me laissa heureux, mais (…) ne comptant les moments que nous venions de passer ensemble que comme un prélude, sans grande importance par lui-même, à ceux qui suivraient.
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Folio, p. 599.
2 (…) ce bombardement était sans importance réelle : une manière d'avertissement, de démonstration symbolique, plutôt que le prélude des hostilités.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 31.
3 Ce fut, pour tous, un soulagement délicieux, sauf pour notre mère qui pressentait là, de ses sens déliés, une ébauche de dénouement, une première trêve de l'étreinte, un inquiétant prélude à l'essaimage, à la dispersion.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, III, VI.

Encyclopédie Universelle. 2012.