ROMARIN
ROMARI
Plus connu dans l’Antiquité pour son parfum balsamique que pour ses vertus médicinales, cultivé dans les monastères du Nord dès le haut Moyen Âge, probablement dans un but thérapeutique, le romarin (Rosmarinus officinalis L.; labiées) accéda au XVIe siècle à une renommée exceptionnelle grâce à la fameuse «eau de la reine de Hongrie» (produit de la distillation de sa macération alcoolique). Isabelle de Hongrie, qui prétendait en avoir reçu la formule d’un ange, s’en était servi avec succès contre ses propres rhumatismes. De là on en fit un élixir de jouvence, employé jusqu’à la fin du XVIIIe siècle dans les troubles nerveux, sur les douleurs de l’arthrite, les blessures. Les fleurs n’étaient pas moins célèbres, qu’on appelait en officine anthos , c’est-à-dire la fleur par excellence. La plante est toujours utilisée en phytothérapie.
Le romarin renferme 0,5 p. 100 (plante sèche) d’une essence à la senteur camphrée très pénétrante, composée de beaucoup de pinène (constituant de l’essence de térébenthine), de bornéol, de cinéol et de 5 à 15 p. 100 de camphre. La plante contient aussi de la choline, des acides organiques, des hétérosides. L’essence est toxique, épileptisante, irritante. Fleurs et feuilles à doses excessives peuvent aussi provoquer des hémorragies gastro-intestinales, la néphrite, la dégénérescence hépatique. Aux doses médicinales, le romarin est stimulant, antispasmodique, cholagogue. On l’indique pour ses qualités stimulantes dans les dyspepsies atoniques, les fermentations intestinales, les asthénies, le surmenage, les états adynamiques des fièvres typhoïde ou muqueuse, de la grippe. En antispasmodique, il est bénéfique dans la catarrhe chronique des bronches, la coqueluche, les vomissements nerveux; c’est un bon cholagogue utilisé dans les cholécystites chroniques, certaines ascites et cirrhoses, les ictères; c’est aussi un emménagogue (aménorrhée, dysménorrhée) et un diurétique (hydropisies). Infusion: de 5 à 15 grammes par litre d’eau et jusqu’à 50 grammes dans l’adynamie.
Pour les traitements externes, on emploie les sommités cuites dans du vin sur entorses, foulures, contusions, torticolis; le vin lui-même sur ulcères, plaies, dermatoses parasitaires. La décoction aqueuse s’utilise en gargarismes (angines) et bains de bouche (aphtes), ou mêlée à des bains stimulants.
Les feuilles de romarin sont très employées en aromates des viandes dans le Midi. Les fleurs sont mellifères.
romarin [ rɔmarɛ̃ ] n. m.
• XIIIe; lat. rosmarinus, proprt « rosée de mer »
♦ Arbuste aromatique des collines du Midi (labiées), aux fleurs bleues. « les petites collines grises que parfume le romarin » (A. Daudet).
● romarin nom masculin (latin rosmarinus, rosée de mer) Arbuste (labiée) aromatique du littoral méditerranéen, à feuilles persistantes et à fleurs bleues. (C'est une plante médicinale, également utilisée en parfumerie.)
romarin
n. m. Arbrisseau odorant des garrigues (Fam. labiées), dont les fleurs sont employées comme condiment et en infusion.
⇒ROMARIN, subst. masc.
A. — BOT. Plante arbustive méditerranéenne de la famille des Labiacées, très rameuse, à feuilles persistantes, opposées, linéaires, vert sombre par-dessus, blanchâtres par-dessous, à petites fleurs bleues, parfois cultivée comme plante ornementale. Les haies de romarin fleurissent tout l'hiver, et attirent par leur âcre parfum les artistes ailés qui travaillent sur l'Hymette (ABOUT, Grèce, 1854, p. 132). Une inculte vallée toute bleue de romarins et toute noire de ronces (LORRAIN, Sens. et souv., 1895, p. 43). Romarin officinal. Synon. de encensier (rem. s.v. encens).
— [Avec une valeur symbolique] Cette plante utilisée autrefois dans des rites païens. Le bouquet de romarin que nos chefs décédés emportent avec eux au tombeau (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 217). Le pieux colon offrait à ses lares, couronnés de myrte et de romarin, une poignée de sel (A. FRANCE, Révolte anges, 1914, p. 214).
B. — P. méton. Jeunes pousses, feuilles ou fleurs de romarin utilisées en gastronomie, parfumerie et médecine pour leurs propriétés aromatiques, stimulantes, vulnéraires, etc. Après l'ennui et l'incuriosité du premier empire, qui abusa des eaux de Cologne et des préparations au romarin, la parfumerie se jeta (...) vers les pays du soleil (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 152). Le romarin est employé comme stimulant, excitant et emménagogue (PLANCHON, COLLIN, Drogues orig. végét., t. 1, 1895-96, p. 512).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694; 1694: ,,Quelques-uns escrivent rosmarin``. Étymol. et Hist. XIIIe s. ros-marin (Livre des simples medecines, éd. P. Dorveaux, p. 172, n ° 1007); id. rosmarin (L'Aviculaire des oiseaux de proie, ms. Lyon 697, f ° 218c ds GDF. Compl.); ca 1393 rommarin (Ménagier de Paris, II, 2, éd. G. Brereton et J. Ferrier, p. 124). Empr. au lat. rosmarinus (v. ANDRÉ Bot.) propr. « rosée de mer ». Fréq. abs. littér.: 58.
romarin [ʀɔmaʀɛ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1354; rosmarin, XIIIe; lat. rosmarinus, proprt « rosée de mer ».
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1 Plante dicotylédone gamopétale (Labiacées), petit arbuste aromatique (→ Absinthe, cit. 2). || Romarin sauvage. || Romarin officinal. — Fleurs bleues du romarin.
0 (…) les petites collines grises que parfume le romarin (…)
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « Installation ».
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
♦ Plat assaisonné à la marjolaine (cit.) et au romarin. || Le romarin fait partie des amers.
➪ tableau Noms de plantes médicinales.
2 Lédon des marais.
Encyclopédie Universelle. 2012.